À nos corps défendus, Alexia Vidal – 2

0 0 votes
Évaluation de l'article

Il y a un an, Alexia Vidal et Karine Debouzie débutaient leurs recherches pour le projet À nos corps défendus. Depuis, elles ont été rejointes par Célyne Palmer, musicienne. De la collecte de paroles au premier essai scénique, voyage au cœur de la création artistique.

Le temps de la recherche

L’année écoulée s’est partagée entre d’un coté, l’artistique avec la Résidence Croisée, à l’Entre-Pont à Nice (06), pour laquelle nous l’avions suivi, en novembre dernier (voir son Carnet de bord 1, 2 et 3), et de l’autre, un engagement citoyen auprès de Rosmerta à Avignon. On ajoute à cela, la multiplication des rendez-vous pour chercher d’éventuelles coproductions et une résidence d’écriture, de création son et d’entretien à La Mue, à Cairon en Normandie, sur le premier trimestre 2019.
Il est bon, à cet instant, de rappeler qu’Alexia Vidal reçoit le soutien de la Chartreuse – Centre National des Écritures du Spectacle, pour une prochaine résidence d’écriture.
La metteure en scène a pousuivit son chemin créatif et a proposé au public de découvrir une « ébauche de brouillons des premières pistes » d’À nos corps défendus.
Durant cette année, la musicienne Célyne Palmer a intégré le projet. Pour Karine Debouzie, les images et pour Célyne, la musique et sa présence scénique.

Le passage à la scène

Alexia Vidal lors de sortie plateau d'À nos corps défendus.

C’est du côté de Viens Voir !, à Tavel, que l’on a eu la chance de voir les premiers brouillons, pour reprendre le terme d’Alexia.
Elle a débuté son travail de réécriture suite aux entretiens menés à la Chartreuse et à La Mue. Devant la matière brute des interviews, le travail pour la rendre audible commence. Ce travail l’oblige à s’en éloigner afin de la façonner par son prisme sans en dénaturer les propos reccueillis. Comment rendre visible la parole ? En se glissant dans toutes les peaux. Alexia devient les personnes auxquelles elle donne la parole.
L’ensemble des témoignages fragmentés compose une partition kaleidoscopique de la société d’aujourd’hui qu’il est bon d’entendre.

Le corps, vecteur de la parole

Alexia Vidal lors de sortie plateau d'À nos corps défendus.

Le corps d’Alexia Vidal devient support des mots et des identités plurielles. Elle incarne plus qu’elle ne joue. Pour elle, « il est impossible d’imaginer que quelqu’un d’autre joue ce texte » . On la comprend. C’est un véritable enchantement que de l’entendre. Sa voix est multiple. Elle est tour à tour une adolescente, un kinésithérapeute, un homme d’âge mûr, une femme… et fait ressurgir les souvenirs qui construisent chacune des personnes qui se sont livrées lors des entretiens.
L’écueil de donner à entendre une succession de souvenirs anodins est évité. La qualité de sa réécriture réside en ce point. Le récit est tour à tour teinté d’ironisme, de gaieté, de gravité également, et invite à faire sauter les verrous qui empêchent de vivre son corps réellement.

L’importance du son

Lamusicienne Célyne Palmer lors de sortie plateau d'À nos corps défendus.

Accompagnée par la musique de Célyne Palmer, jouée en direct, le duo se répond. Elles se sont apprivoisées l’une et l’autre directement sur le plateau.
La musique donne la respiration nécessaire aux paroles énoncées. Les notes colorent le récit et font que les deux champs artistiques, l’écriture et la musique, se fondent en un seul.
Célyne a travaillé à partir du texte pour composer sa partition. Quoi de mieux que d’utiliser des objets du quotidien pour accompagner des paroles sur le corps ? À l’aide d’un peigne, d’une brosse et autres objets usuels, l’habillage sonore se construit et montre l’étendue du savoir faire de cette musicienne, que nous avions croisée avec son groupe d’alors, Heart of wolves.

Il y a un an, Alexia Vidal ne savait pas si elle serait entourée de comédiens pour porter le projet. Aujourd’hui, elle affirme qu’elle ne peut imaginer quelqu’un d’autre qu’elle-même sur le plateau. On ne peut que mieux la comprendre tant elle embrasse À nos corps défendus.
L’étape au plateau a été vue le 23 mars 2019.

Laurent Bourbousson
Photographies : Patrice Calissano

Prochaines visibilités

Le 14 juillet 2019, au Théâtre Artéphile – Avignon, durant le festival Off 19. Horaire à venir.

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Me notifier des
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
Partager
0
Would love your thoughts, please comment.x