[ITW] OFF19 : Mathilde Dromard pour Carmen de la Canción
Découvrez un extrait de l’interview de Mathilde Dromard – Compagnie du I, et retrouvez son intégralité dans la REVUE #5
Mathilde Dromard a créé la Compagnie du I en 2010 avec Sophie Rossano. Depuis 2015, elle est seule à la direction et fait évoluer les personnages qui interprètent ses créations. Pour ce Off, elle présente Carmen de la Canción aux Hauts Plateaux. Olé !
Sérafine, Carmen, Mathilde
Dans vos précédents spectacles, vous incarniez la figure clownesque avec votre personnage Sérafine. Pour Carmen de la canciòn, c’est le personnage d’une femme-diva sur scène que vous interprétez. Avez-vous laissé réellement tomber le masque du clown pour ce spectacle ?
Sérafine était plus dans la forme clownesque de l’auguste, plus affirmée physiquement et j’ai écrit les spectacles Besame Mucho et le précédent en pensant clown. Carmen se positionne dans un endroit qui s’est tricoté autrement. C’est une espèce de miroir inversé.
Comment créez-vous vos personnages ?
Sérafine est née avec le spectacle À quoi reconnaît-on un clown ?, duo que je jouais avec Sophie Rossano. Elle avait le rôle de la conférencière, celui du clown blanc. J’interprétais Séraphine, sa stagiaire, une sorte d’auguste. Une grande brune dégingandée, dans un costume trop petit pour elle, débordante d’énergie. En parallèle, nous avions créé la première mouture de Carmen de la cancion, dans laquelle il y avait inversion des rôles : j’étais la diva et Sophie, l’assistante.
Un trio 100 pour 100 féminin
Vous partagez la scène avec Nolwenn Le Doth et Célyne Baudino. Carmen de la Canción est donc un spectacle 100% féminin.
Même si, au départ, le rôle du pianiste était joué par un homme, je trouvais assez logique de composer uniquement un plateau féminin car ce projet parle d’amour, de femmes.
J’ai rencontré Nolwenn et Célyne sur des terrains professionnels et on peut dire que c’est le feeling théâtral et musical qui s’est imposé à nous pour cette aventure.
Amour et diva
Est-ce que l’on peut dire que son retour marque une reconquête, celle de l’amour de son public ?
Oui, c’est là tout l’enjeu. Nous nous sommes questionnées aussi sur le rapport à l’amour qu’entretenait chaque personnage.
Pour Carmen, c’est son thème de vie. On retrouve cela dans toutes ses chansons. Elle chante l’amour, le désir, et parle des grandes histoires d’amour.
Carmen se devait-elle d’être impérativement une diva ?
Oui. Ce qui m’intéresse dans ce personnage, c’est voir le fil tendu entre le côté insupportable et le côté désespéré.
Elle a besoin des autres et de leur amour pour vivre.
C’est vrai que l’on découvre au fur et à mesure qu’il y a eu une histoire d’amour avec son impresario, Mario, par lequel elle a été trahie. L’histoire est banale mais on se rend compte que cette histoire continue à la submerger.
Tous ses moments de gloire sont associés à lui. Revenir, cela fait ressurgir le fantôme de Mario.
Ce que l’on en dit
Carmen de la canción est une réjouissance et un spectacle parfait pour finir l’une de vos journées. Vous assisterez à un véritable tour de chant. Mathilde Dromard trouve mille et un artifices (les costumes et accessoires de Thibault Patain sont formidables) pour réussir le come-back de cette diva. Elle croque tous les travers de son personnage afin de mettre à jour ses fêlures. Une Diva qui vous accompagne longtemps après l’avoir quittée. Le come-back est plus que réussi.
Propos recueillis par Laurent Bourbousson
Visuel : Agathe Salem
Dates et générique
Carmen de la canción du 5 au 23 juillet, tous les jours à 22h30 (relâche les 10 et 17 juillet), aux Hauts Plateaux – La Manutention
Élaboration collective | Mise en scène Mathilde Dromard, Thibault Patain | Interprétation Célyne Baudino, Mathilde Dromard, Nolwenn Le Doth | Lumière et son David Carrier, Olivier Forma | Costumes Thibault Patain | Arrangements Célyne Baudino
sur une idée originale de Mathilde Dromard et Sophie Rossanoh