[VU] Insuline et Magnolia, à fleur de mots et de vie

21 juillet 2022 /// Les retours - OFF
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Il a « chanté » Pessoa, Il a noué Villard à Molière, il a lié Artaud à Barrault et illuminé Saint Sébastien… Au Train bleu, il nous offre sa plume pour un solo sublime. Son nom : Stanislas Roquette… Amoureux des poètes…, et du théâtre…

Il faut un immense talent pour façonner un spectacle où sourires, rires, émotion et information circulent ; c’est ici plus que réussi !

Ce spectacle est d’une intense générosité. Il dit un je bien sûr, mais, sans nombrilisme ni didactisme ; il avance, le regard clair, en empoignant la vie.

Pour son premier (à ma connaissance) écrit, Stanislas Roquette s’est inspiré de son histoire. 

A 15 ans, il découvre qu’il est atteint d’un diabète insulino-dépendant… C’est une vie qui se transforme… La peur est dans la place, l’inconnu agrandit ses espaces… 

Arrive alors, comme improbable, une jeune fille nommée Fleur, celle qui va lui offrir le bateau des poètes et l’indéfectible lien propre à certaines amitiés amoureuses.

Ils s’éloigneront… , mais, par lettre ils se lieront et par cœur ils se raconteront des années durant. De ces traces et de ce qu’elles tissent naissent les mots qui nous sont offerts là.

Cette écriture est née d’une situation particulière qui nous a bousculés et nous bouscule encore :

« C’est l’incroyable chambardement de nos vies avec la pandémie et le confinement qui m’a rapproché du souvenir de cette renaissance. Si je suis aujourd’hui sur les planches, c’est grâce à Fleur.
Dans ce spectacle, je fais connaître le diabète, la spécificité de cette maladie « à vie » et de son traitement exigeant. Je retrace ensuite ma rencontre avec Fleur, nos délires adolescents, le langage commun que nous avons créé. Je relate enfin le chemin de notre amitié, notre éloignement géographique, ses voyages extravagants, mes débuts de comédien, nos lettres exaltées.
Le théâtre et la poésie, domaines dont elle m’a ouvert les portes, m’ont sauvé de la maladie. Ils m’ont permis de voir autrement le drame de la finitude. Je rencontrais la mort sans connaître la poésie, Fleur m’en a fait cadeau avant de partir elle-même.
Ce que je voudrais partager avec ce récit, c’est combien l’art et en particulier la poésie, pourtant si fragile et éphémère, nous sont d’une grande aide face à l’épreuve. Si Gilles Deleuze les a décrits comme une puissance de vie qui résiste à la mort, c’est parce que dans l’espace vide que laisse le retrait de la foi religieuse, ils s’affirment résolument comme une transcendance laïque. » Stanislas Roquette

Ce spectacle est une pépite d’amour et une bombe de vie, ne le manquez pas !

Vous aurez compris que je vous invite, fortement et sans réserve, à aller recevoir et applaudir ce très beau spectacle !

Et pour finir, si besoin, de vous convaincre, je lui laisse les derniers mots :

« L’amitié d’une jeune femme a ramené mon adolescence vers la joie, en soufflant sur ma vie un vent de liberté : Fleur. Elle m’a ouvert à l’intensité de la poésie, elle m’a permis de goûter l’absolu des voyages, elle m’a catapulté sur ma route. 
C’est cela que je voudrais raconter : la drôlerie parfois pathétique de nos détresses, et l’illumination euphorique de l’existence par une personne que l’on aime. » Stanislas Roquette

Bernard Gaurier
Visuel : ©LUDO

Générique
À voir à Scène 55 – Mougins dans le cadre du festival Trajectoires, le 13 février 2024.

Insuline et magnolia – du 8 au 27 juillet, à 14h30 (relâche les 14 et 21)

Texte et interprétation Stanislas Roquette / Dramaturgie Alexis Leprince / Collaborations artistiques Denis Guénoun, Cédric Orain, Florent Turello, Nil Bosca / Avec la complicité de Guillaume Gallienne de la Comédie Française / Musique originale Christian Girardot, Pierre Simon Chevry : flûte, Anna Simeney : violon, Dominique Miton : alto , Georges Denoix : violoncelle, Christian Girardot : piano / Mixage et enregistrement Flavien Van Landuyt – Studio le Zèbre / Lumière et Régie générale Yvan Lombard / Costume Gwladys Duthil

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