Boudoir du #OFF : François Chaffin (r)allume la vie
C’est LE spectacle qu’il faut avoir vu avant de quitter Avignon. Je suis contre la mort engage à une lutte pour la vie de tous les instants. Rencontre avec François Chaffin.
François Chaffin est un auteur précieux, dont il faut croiser l’écriture. De toute urgence, on pourrait ajouter.
A l’occasion du festival off d’Avignon, il présente aux Hauts plateaux, Je suis contre la mort, un oratorio contemporain férocement nécessaire.
Rencontre sur les marches de l’escalier Sainte Anne, où l’on parle de théâtre, de musique et de vitalité.
Tout commence dans une salle d’embarquement d’aéroport. Les membres d’une fanfare prennent place et attendent leur vol. Ils se lancent dans un jeu fort drôle : nommer toutes les peurs existantes ou inventées. L’utilisation du suffixe -phobie à chaque fin de mot ouvre un horizon des peurs plus folles les unes que les autres. Ses mots font malheureusement écho au monde anxiogène que l’homme s’est construit et continue de parfaire pour s’immobiliser dans un état proche du végétatif.
Ce sas d’embarquement devient le jeu de scène de ce quartet composé de François Chafin, de Julien Defaye et du groupe Appat203. Les appartées musicales et les chants s’invitent durant l’attente. Ils sont autant de moments poétiques que de doux enivrements.
François Chaffin et Julien Defaye se lancent dans cet oratorio contemporain avec la folie nécessaire pour clamer encore plus fort leur amour de la vie. Ils rallument, ainsi, l’étincelle que tout un chacun recelle, en lieu et place d’un monde qui bouge où se trouve quelque chose, quelque part, qui joue avec votre [ta] vie.
Lorsque le spectacle se termine, il est encore temps, pour le public, d’empoigner la vie à deux mains et laisser la place nécessaire à l’ivresse du vivre.
Je suis contre la mort, de François Chaffin a été vu lors du Festival Off D’Avignon en 2016 aux Hauts Plateaux (Avignon).
À découvrir au Théâtre Le Périscope à Nîmes (30) le vendredi 27 avril 2018. Renseignements : ici.
Laurent Bourbousson
Photo : © Ernesto Timor