VU #OFF18 : Vivace, Les Sauvages & SYN. à la Belle Scène Saint-Denis
Le premier plateau danse de la Belle Scène Saint-Denis regroupe Alban Richard, directeur du Centre Chorégraphique National de Caen, Sylvère Lamotte (Compagnie Lamento), Johanna Faye & Sandrine Lescourant. À voir jusqu’au 15 juillet. Retour.
C’est l’un des lieux où il fait bon venir durant le Festival Off : La Parenthèse, qui se situe rue des Etudes, accueille La Belle Scène Saint-Denis propose une programmation très attendue. Le matin est réservé à la danse, l’après-midi au théâtre. Véritable vitrine pour les artistes programmés, la Belle Scène Saint-Denis est un soutien indéfectible à la création (à lire ici l’édito d’Emmanuelle Jouan, directrice du Théâtre Louis Aragon, et de Jean Bellorini, metteur en scène, directeur du Théâtre Gérard Philippe).
Le premier plateau danse, à découvrir jusqu’au 15 juillet, s’ouvre sur Vivace, la création du directeur du CCN de Caen, Alban Richard. 35 minutes durant lesquelles la pulsation musicale va faire osciller les corps entre 132 et 170 BPM. Anthony Barreri et Yannick Hugron (ci-contre), les interprètes de ce duo, semblent tout droit échapper d’une boîte de nuit avec leurs tenues de clubber. Il en est ainsi avec Vivace, mettre le rythme au centre de la création. Peut-on exécuter les mêmes mouvements sur de la musique classique, un morceau pop ou encore de la techno hardcore ?
Les deux interprètes se prêtent au jeu du chorégraphe. Si l’idée est simple sur le papier, le canevas chorégraphique installé laisse entrapercevoir le niveau de difficulté de cette partition de mouvements. Chaque partie du corps s’expriment : la main, le bras, la tête, le buste, les jambes et bassin. Tout s’enchaîne sur un rythme soutenu. La musique interagit avec le geste dansé, ce qui donne des moments délicieux à voir. La démonstration chorégraphique est une véritable réussite. On sort léger avec cette furieuse envie de danser, bouger.
Alban Richard signe, avec Vivace, une pièce qui peut amener le plus grand nombre à découvrir simplement la danse, sans à priori.
Les Sauvages de Sylvère Lamotte prennent la suite du programme. L’année dernière, le chorégraphe partageait le plateau avec Jérémy Kouyoumdjian pour Ruines. On peut voir dans cette nouvelle proposition, créée l’année dernière, une concomitance avec son précédent opus. Si Ruines nous emmenait sur des champs de guerre. Ici, ce pourrait être l’histoire d’une communauté reconstituée. Avec 5 interprètes au plateau (Youness Aboulakoul, Jérémy Kouyoumdjian, Alexandre Bachelard, Jean Charles Jousni, Gaétan Jamard), le chorégraphe aiguise son savoir faire, celui de créer des images d’une beauté renversante. Les Sauvages constituent une communauté dans laquelle les liens se font et se défont : il est question de rivalités, d’entraides et surtout d’humanité.
Si la danse de Sylvère Lamotte vise toujours aussi juste pour susciter des émotions, on peut être réservé sur certains aspects de jeu des danseurs – on pensera au Haka notamment.
Fin de plateau avec les chorégraphes Johanna Faye et Sandrine Lescourant pour SYN. SYN pour synchronisation. Les deux chorégraphes se sont rencontrés en tant qu’interprètes (Johanna l’a été pour Sandrine dans Parasite en 2015). De cette rencontre, est née l’envie de former un duo. La présentation qui est faite au public est le résultat de 3 semaines de travail. En 20 minutes, les deux danseuses proposent un début de recherche qui s’annonce prometteur sur la relation fusionnelle. Chacune se retrouve dans l’autre, dans le geste accompli. Elles ne font qu’une, sont corps à corps, se malaxent le visage pour mieux se reconnaître.
Mais que peut apporter une telle rencontre à chacune d’elle ? Et Comment transposer cette union sur un plateau ? C’est sur ce point que les deux chorégraphes en sont auourd’hui dans leur processus de création.
Laurent Bourbousson
Crédit photo : Agathe Poupeney – Photoscene.fr – Divergence-images.com
Plateau danse : Alban Richard – Centre Chorégraphique National de Caen, Sylvère Lamotte – Compagnie Lamento, Johanna Faye & Sandrine Lescourant , à La Parenthèse – Belle Scène Saint-Denis, jusqu’au 14 juillet à 10h. Renseignements ici.