[VU] Générations, la battle poétique de Fabrice Ramalingom
Le chorégraphe et danseur Fabrice Ramalingom met en scène deux générations de danseur et célèbre le vivant. Retour.
À l’entrée du public, le chorégraphe Fabrice Ramalingom est à l’œuvre. Il exécute sa danse si particulière faite de diagonales occupant tout l’espace que le danseur explore. Puis, vient le moment d’appeler au plateau Jean et Hugues, deux danseurs de 78 et 23 ans respectivement. Le trio ainsi formé représente trois générations, trois corps à la physicalité différente. Ce trio se met en mouvement avant que Fabrice ne les quitte et c’est face à un duo que le public se retrouve.
Un duo qui interroge le vivant
Avec en fond de scène des vidéos de chemin, de nuit qui s’abat sur des paysages ou bien des levers de soleil, ce duo interroge le vivant dans toute ses formes.
Ces deux générations dansent à l’unisson. Ils sondent leur corps et racontent leurs histoires à travers leurs danses. Jean Rochereau, 78 ans, et Hugues Rondepierre, 23 ans, combinent leurs forces pour traverser leurs vies. L’une passée et l’autre à venir, elles se font le miroir des espérances, des interrogations, des choix et des surprises que le quotidien réserve et invite à vivre.
Le jeu, rien que le jeu
Le chorégraphe place au coeur de ce duo la notion de jeu. Dans ce passage, peut-être un peu étiré, qui lorgne du côté du chamanisme, les interprètes se métamorphosent en improbables animaux. Leurs jeux provoquent des rires. Ils deviennent leurs animaux totems et l’on se prend au jeu de les découvrir au fur et à mesure de leur transformation.
Doux et rugueux Générations – battle of portraits
Cette proposition évite bien des écueils dans lesquels il aurait été très facile de glisser. Fabrice Ramalingom fait de ce duo un moment doux et rugueux, convoque des figures mythologiques, afin de provoquer chez le public des sensations qui se ressentent à même la peau.
La douceur de vivre se percute à des moments plus rugueux, à la question de la mort.
Leur duo provoque fous-rires, frissons, tendresse. On pourrait même pleurer si on se laissait aller totalement.
Fabrice Ramalingon a écrit une ode à la faveur du vivant, et c’est d’une beauté à couper le souffle.
Laurent Bourbousson
visuel : ©Brice Pelleschi
Générique
Générations – battle of protraits jusqu’au 20 juillet, à 11h30 au CDCN Les Hivernales
Conception et chorégraphie Fabrice Ramalingom / Interprétation Jean Rochereau, Hugues Rondepierre et Fabrice Ramalingom / Regard extérieur Nathalie Collantes / Lumières et scénographie Romain de Lagarde / Paysage sonore Matthieu Doze / Réalisation vidéo Sébastien Casino assisté de Boris Proust / Costumes La Bourette / Régie générale Bastien Pétillard
Et j’ai souri, ri, pleuré…oui oui à me sentir tellement vivante dans la respiration de leur trio puis duo. D’une touchante beautée visuelle et de coeur!