Vu #OFF16 : Un bec – Antonio Ligabue, les esquisses d’une vie

21 juillet 2016 /// Les retours - VU #OFF
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Jean Vocat est Antonio Ligabue, peintre italien à la vie douloureuse. Retour.

Jean Vocat est Anonio Ligabue dans Un Bec -Antonio Ligabue de Mario Perrotta

Jean Vocat est Anonio Ligabue dans Un Bec -Antonio Ligabue de Mario Perrotta

Le récit de Mario Perrotta, Un bec-Antonio Ligabue, pourrait être l’histoire d’une vie fictive. Pourtant, il en est tout autre. Antonio Ligabue, peintre italien, est né le 18 décembre 1899, de père inconnu. Cette date de naissance sera, pour lui, la responsable de tous ses maux. Il ne sera pas né avec l’ère de la modernité, mais dans celle d’avant.

Jean Vocat prête ses traits au peintre pour raconter les tumultes d’une vie qu’il aurait souhaité meilleure.
Il répète à qui veut l’entendre Donne-moi un bec, adresse d’un desespoir non dissimulé. Il cherche l’amour épanouissant et constructif pour un enfant auprès de ses proches. Abandonné à la naissance par sa mère biologique, sa mère adoptive aurait pu répondre à cette demande. Mais cela restera comme une lettre morte, personne ne lui donnera jamais rien en retour.
Il dessinera, au fusain, les faits marquants de son existence sur des grandes feuilles de dessin accrochées sur des portants roulants, pour mieux valser avec. Le choix du fusain contraste alors avec les peintures colorées du peintre. Le noir sied parfaitement aux souvenirs de sa vie tourmentée.

Les personnes funestes de l’entourage d’Antonio Ligabue prennent donc forme sous les traits dessinés, en direct, par Jean Vocat. Véritable performance de ce comédien lorsque l’on apprend qu’il s’est exercé durant une année à cette pratique. Mais sa performance ne s’arrête pas seulement à cela. Il habite entiérement son personnage et s’abandonne aux mots pour les faire exister.

De la campagne zürichoise de son enfance à la forêt qui le recueille pour vivre à l’écart du monde, parmi les bêtes moins sauvages que l’homme, Antonio Ligabue tente de sauver ses espérances pour mieux se libérer de son parcours torturé. C’est dans ce lieu reculé que Marino, agent artistique, viendra le chercher pour le faire peindre. Il connaîtra une reconnaissance furtive.
Il réussit alors l’impossible, faire de son départ une victoire sur l’autre, le confondant dans sa médiocre vision de l’humain.

Jean Vocat est magistral dans cette proposition. Le terme peut paraître fort mais il est bien réel.

Un bec-Antonio Ligabue de Mario Perrotta, avec Jean Vocat, au Nouveau Ring, jusqu’au 30 juillet (relâche le 21 juillet) à 13h45.

Laurent Bourbousson

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