Avec Médée Kali, la merveilleuse découverte d’Émilie Faucheux

5 juillet 2018 /// Les retours - VU #OFF
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La comédienne Emilie Faucheux interprète avec grâce la Médée Kali de Laurent Gaudé. Nous l’avions découverte durant le #OFF17. Elle est de retour durant le #OFF18, à la Présence Pasteur. Retour.

C’est la découverte de ce #OFF17. Émilie Faucheux est monstrueuse dans le rôle de Médée Kali. De par le texte, premièrement, mais surtout pour son interprétation.
Elle passe ainsi de mythe en mythe, comme l’a souhaité l’écrivain Laurent Gaudé. Elle est Médée, Gorgone, Kali. Elle est l’amante, la mère, l’ogresse, la déesse.

Le public écoute avec attention son histoire. Est-ce à une confession qu’il assiste, est-ce à un repentir ? Peu importe. Il partage ce moment intime, fait de confessions, qui révèle toute la puissance des mythes fondateurs.
Avec sa voix pour seule arme, Émilie Faucheux exhale la violence, vocifère ses malheurs, s’adresse à celui tapit dans le noir, qui ose la suivre sans jamais s’en approcher. Elle l’emmène sur les terres grecques, terre de repos de ses enfants qu’elle a tué, jusqu’au Gange, qui accueillera leurs dépouilles.
Mains et visage ensanglantés, elle se lance dans une litanie digne des plus grands orateurs qu’ont pu connaître les populations ancestrales d’Orient et d’Occident.

La mise en scène donne au texte un rythme particulier. La présence du violoncelliste Jonathan Chamand donne une lecture encore plus mystique au récit, tant par sa présence, il pourrait très bien être celui qui suit Médée Kali, que par sa musique. Son regard, souligné par un crayon noir, est comme hypnotisé par celle qui raconte, assise sur une chaise, en bord de plateau.
Émilie Faucheux ne bougera pas durant cette heure. Seules ses mains apparaîtront. Son regard et sa voix sont d’une telle puissance qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Éclairée par un halo de lumière, ses différentes postures rappellent celles des statues gravées dans la pierre des palais hindous comme pour mieux fixer son image dans l’esprit de son auditoire. Et c’est réussi.

Allez écouter et voir Émilie Faucheux, c’est un précieux conseil.

Laurent Bourbousson

Médée Kali, du 6 au 27 juillet (relâche les 9, 16, 23), à la Présence Pasteur. Renseignements ici.
Texte : Laurent Gaudet
Jeu et mise en scène : Émilie Faucheux
Violoncelliste : Jonathan Chamand en alternance avec Jean Waché
Création Lumière : Julien Barbazin

Photo : Émilie Faucheux dans « Médée Kali » ©Thomas Journot
Première parution 22 juillet 2017

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