VU #OFF17 : Est-ce qu’un cri de lapin… d’Antoine Wellens
Antoine Wellens (Primesautier Théâtre) libère la pensée d’un homme, qui voit sa vie défiler devant ses yeux suite à un accident, dans un road movie métaphysique. Retour.
C’est accoudé à une table, à cour en fond de scène, que le public retrouve le comédien de Est-ce qu’un cri de lapin… lorsque le spectacle débute. Tout va bien, encore, pour lui à cet instant. Il annonce qu’il va beaucoup parler. Effectivement, le flux des paroles s’arrêtera lorsque tout sera fini pour lui.
Le texte écrit par Antoine Wellens est un véritable road movie métaphysique. A quoi penserons-nous avant de mourir ? pourrait très bien en être le sous-titre. Et c’est cet homme, qui se one-man-shoote lui-même, qui va nous en livrer les pistes, déguisé en lapin.
Debout sur son espace de jeu rempli de capteurs, qui se révèle être une contrainte formidable pour cette fable, il débute son récit par une soirée déguisée à laquelle sa femme et son enfant sont présents. Lui, oreilles de lapin chaussées, tout guilleret, danse et profite pleinement de ce moment.
Tout va se gâter lorsque sur le chemin de retour, avec ses oreilles de lapin toujours en place, ses phares croiseront un lapin. Sa voiture va faire une embardée en rase campagne et coûtera la vie à sa femme et son enfant.
A partir de ce moment tragique, les souvenirs viennent nourrir les pensées de celui qui débute une discussion intérieure. Il s’adresse au lapin, à moins que ce ne soit le lapin qui lui parle, rêve de sa propre mort durant laquelle il se recherche.
Véritable traversée métaphysique, Est-ce qu’un lapin… pose des réflexions sur l’existence. Antoine Wellens offre à Virgile Simon un rôle de lapin à la hauteur d’une Loretta Strong de Copi. De digression en digression, Virigile Simon développe tout le cynisme inhérent à l’Homme, révèle les doutes qui assaillent tous les êtres et joue à ne pas être celui que l’on croit dans son clapier théâtral.
Est-ce qu’un cri de lapin qui se perd dans la nuit peut encore effrayer une carotte ? d’Antoine Wellens se situe dans le registre des farces humaines. Avec ou sans oreilles de lapin, ses mots vous gagneront et Virgile Simon, maître de ce simulacre, vous les livrera.
Vous pouvez regagner le dehors. Clap de fin !
Laurent Bourbousson
Est-ce qu’un cri de lapin qui se perd dans la nuit peut encore effrayer une carotte ?, au Théâtre des Halles, du 6 au 29 juillet (relâche le 24 juillet)
Auteur et mise en scène : Antoine Wellens
Avec Virgile Simon
Dispositif scénique interactif : Mikael Gaudé, Gaëlle Rétière et Élise Sorin
Image : ©Fabienne Augié