Abdou N’gom – Cie Stylistik présente TACT, sa dernière création.
Abdou N’gom, directeur de la Compagnie Stylistick, sera sur le plateau du Théâtre Golovine, le 22 avril, pour sa dernière création Tact. Interview autour de cette dernière née, de son évolution au sein de la compagnie et de son métier de chorégraphe.
Nous nous sommes rencontrés à l’occasion de la création de Same Same, en 2012, dans le cadre du festival du CDC Les Hivernales – Direction Emmanuel Serafini. Nous sommes en 2016. Que s’est-il passé depuis tout ce temps ?
Abdou N’Gom : Tout d’abord, Same Same a beaucoup évolué tout au long des dates de tournée, et il tourne encore. Le solo Entre Deux, créé en 2010, a beaucoup tourné aussi. Il y a eu une évolution au sein de la compagnie, de mon travail, car je suis passé du statut chorégraphe-interprète, à celui de chorégraphe à part entière avec l’envie de pièces de groupe. C’est le cas avec Résistances, ma première pièce de groupe avec 7 danseurs au plateau. Mon évolution est là, passer à des grandes formes et être à l’extérieur. Tact fait partie de cette évolution, même je suis dedans, uniquement pour des questions de coûts, mais je vais en sortir.
Donc, nous te verrons au plateau pour cette représentation (Théâtre Golovine (Avignon), vendredi 22 avril) ?
Oui, je serai présent. Tact raconte l’histoire de la rencontre de deux univers, le mien, chorégraphique, que je veux sensible et censé, basé sur le contact et qui s’affranchit des codes, et celui de Damien Traversaz, concepteur numérique et compositeur de musique. Damien travaille sur l’interaction numérique, dont la plupart des effets se déclenchent au toucher. On ajoute ma danse contact à cela, d’où le titre Tact pour la pièce. Tout tourne autour de cette approche, comment peut-on se rencontrer, comment peut-on toucher émotionnellement le public avec les arts numériques qui semblent froids. Elle est une pièce toute jeune.
Tu insistes sur le fait que Tact soit une pièce jeune ?
Tout à fait. Je continue la recherche du rythme, la jonction à faire entre danse et arts numériques pour que tout soit fluide. Il y a encore des choses à trouver. On a deux semaines de résidence, et ça va encore évoluer jusqu’à atteindre la forme adéquate. Le 22 avril, la pièce sera toute jeune avec ses qualités et ses défauts.
Tact a 6 danseurs au plateau, sont-ils tous issus du mouvement hip-hop ?
Tous sont issus du milieu hip-hop. La plupart sont passés par le centre de formation Rêvolution d’Anthony Egéa. Certains ont aussi pratiqué le hip-hop de façon autodidacte.
On sent une certaine maturité dans la présentation de l’évolution de la compagnie, de ton travail…
Maturité… je ne sais pas trop ! En tout cas, c’est réellement l’envie de me confronter à la chorégraphie de l’extérieur, de diriger, ce qui n’est pas simple même si je trouve ça fascinant, qui m’intéresse aujourd’hui. C’est difficile de transmettre ce que tu veux, de transmettre les émotions mais je travaille à cela : comment transmettre quelque chose, un univers, une émotion par le corps de quelqu’un d’autre. Ceci, je l’ai appris à le faire par mon corps, en duo, mais à plusieurs, c’est plus complexe. Comprendre les enjeux de la chorégraphie, c’est très intéressant. Pour la maturité, je pense qu’elle est en cours car je me considère encore comme étant un jeune chorégraphe. Je travaille à trouver mon écriture, ma façon de transmettre ce que je veux au travers du corps des autres.
Tu as une belle feuille de route devant toi !
Oui. Arriver à s’affranchir de la technique et des formes pour être au service d’une émotion, c’est la principale difficulté et mon principal objectif.
Tact est programmé au Théâtre Golovine, le vendredi 22 avril à 19h30
Site du Théâtre Golovine : là
La compagnie sur Numéridanse pour Entre Deux : ici
Propos recueillis le 13 avril.
Laurent Bourbousson