Bilan #OFF17
Avec une cinquantaine de spectacles vus, et avant une nouvelle saison, il était temps pour l’équipe du blog Ouvert aux publics de faire son bilan du #OFF17.
De la multiplication des lieux
La première difficulté rencontrée pour la préparation de ce Off a été, pour l’équipe d’Ouvert aux publics, de trouver, dans la profusion des lieux (127 cette année !), ceux vers lesquels nous allions nous tourner. Si auparavant quelques uns retenaient notre attention, les compagnies qui se dispersent dans différentes salles éphémères ou annuelles rendent la lecture du programme laborieuse et studieuse dans les propositions. Il faut noter que la profusion des lieux reste une énigme aux yeux des publics. Il n’est pas rare que le Off passe, pour les non-initiés, pour un festival qui se déroule dans les garages déguisés en salle de spectacle ou encore rassemble une surexposition d’humoristes (remarque entendue de la part de commerçants présentant le festival à leurs clients).
Et, parce qu’il faut bien limiter nos déambulations, nous nous sommes tournés vers certains lieux comme le Théâtre des Halles (même si l’on n’aime pas trop le chapiteau), le Théâtre des Doms, la Manufacture (même si l’excursion jusqu’à la patinoire peut rebuter), l’Artéphile… car ces lieux portent une certaine idée du théâtre que l’équipe du blog se fait, à savoir une écriture sensible, poétique et politique, qu’elle soit d’aujourd’hui ou d’hier, pourvu que ses mots et les corps qui s’en font « porteurs » nous « mouvementent ».
De la danse
Sur invitation du CDCN Les Hivernales, le blog Ouvert aux publics a collaboré aux rencontres « La danse se livre » au Village du Off. Ce sont 20 chorégraphes qui se sont succédés sur le plateau pour parler de danse et de leur proposition. De très belles rencontres et de très beaux échanges ont eu lieu, notamment avec Bouziane Bouteldja, venu parler de Réversible, Ayelen Parolin de Nativos, Bruno Pradet de People what people ?, Sandrine Lescourant d’Icônes, Satchie Noro & Yumi Rigout de mA, Yan Raballand de Contrepoint et du mouvement…
Si le public avide de danse se dirige vers les établissements incontournables, tels que le CDCN les Hivernales, le Théâtre Golovine, ou encore La Parenthèse Belle Scène Saint-Denis et la Manufacture, il s’est également dirigé vers le Théâtre de l’Oulle cette année.
Pourtant, peu présente sur l’ensemble des propositions (61 sur 1486 !), la danse a toujours du mal à se frayer une place parmi les programmations, même si des régions permettent une lisibilité pour certaines compagnies (on pense au Grenier à sel et à la Caserne des Pompiers et au TOMA, ce qui vaut aussi pour le théâtre).
De la frustration
Il y a toujours cette sensible frustration qui pointe son nez fin juillet, de ne pas avoir visité certains lieux (les très bons 11 Gilgamesh et Théâtre des Carmes, par exemple) lorsque tout redevient calme dans Avignon. Cette sensation d’être passé à côté de, de ne pas avoir vu… D’avoir manqué des rencontres, demandes et propositions de hasard car le planning était plein… D’avoir « coincé » sur certains textes, au point de les lâcher… De manquer de matériel technique adapté… De ne pas avoir le don d’ubiquité…
D’un risque
Avec la profusion des lieux et des spectacles (1486 cette année… On parie sur combien pour l’année prochaine ?), on se dit que, le choix sera de plus en plus compliqué. Avec le grand risque pour les compagnies émergentes de passer inaperçues dans cette jungle qu’est devenu le Off.
Cependant, l’ensemble de l’équipe a vu 53 spectacles exactement. Et nous sommes ressortis émerveillés de certaines propositions.
De l’émerveillement
Parce que s’il y a bien une chose immuable avec l’aventure du Off, c’est sa capacité – enfin « sa » mais c’est surtout celle de tous les acteurs de ce festival, des comédiens aux metteurs en scène, des auteurs aux techniciens – à faire en naître en chacun de nous cette étincelle d’émerveillement. Si Edgar Morin se fait le défenseur du réenchantement, nous pourrions être celui de l’émerveillement. Du frisson qui affleure la peau lors d’une représentation, de l’âme de l’enfant caché en nous qui ressurgit, ou tout simplement d’un partage réel entre les artistes et le public, tout ceci contribue à cet émerveillement que nous avons vécu durant ce mois de juillet. Que ce soit par des spectacles, par des rencontres, la curiosité qui nous entraîne d’un théâtre à un autre, nous garantit d’être touché, remué, renversé, bouleversé, dérangé, agacé. – Car oui, l’émerveillement se niche autant dans les jolis moments que dans les mauvaises surprises -. Alors refermer une édition du Off, c’est surtout être étonné de repartir encore une fois la tête pleine d’émotions, de mots, d’images et de rencontres. On les garde au chaud dans un coin de notre mémoire, en toile de fond pour l’année à venir, et au creux du cœur jusqu’à juillet prochain.
Camille Vinatier, Bernard Gaurier, Laurent Bourbousson
Ils nous ont émerveillés
Pour Laurent Bourbousson :
Entre eux deux de Catherine Verlaguet (à voir au Théâtre des Halles (Avignon), les 9 et 10 novembre) – Artéphile
Un démocrate de Julie Timmerman – Chapeau d’ébène (à voir à Uzès (30) le 9 novembre et les autres dates de tournée ici)
Le Chant du cygne – Fantaisie de Robert Bouvier (à voir à Antibes (06) du 9 au 12 décembre et les autres dates ici) – Le Girasole
Is there Life on Mars ? – mes d’Héloïse Meire – Les Doms (dates de tournée ici)
Meet me Halfway d’Edouard Hue – Golovine
People What People ? de Bruno Pradet – CDC Les Hivernales (dates de tournée ici)
Les découvertes de Laurent :
Emilie Faucheux dans Médée Kali – Présence Pasteur
Stéphane Hervé dans La promesse de l’Aube – Présence Pasteur
Laurent Brunetti et Mario Pacchioli – Pêcheurs de rêves – Théâtre du Chapeau Rouge
Heddy Salem dans Pour Heddy – Mickaël Phelippeau
L’équipe de Sosies de Quentin Defalt – Nouveau Ring
Pour Bernard Gaurier :
L’Affamée de Violette Leduc – Espace 44
Jean Guidoni (à La Cigale – Paris, le 20 novembre) – Espace Roseau
Réversible de Bouziane Bouteldja (Tournée au Maroc du 20 septembre au 4 octobre) – La Manufacture
F(l)ammes d’Ahmed Madani (dates de tournée ici) – Théâtre des Halles
Molly S. de Julie Brochen – Théâtre du Petit Louvre
Le testament de Vanda de Julie Brochen – Théâtre du Petit Louvre
Meet me Halfway d’Edouard Hue – Golovine
La vedette du quartier de Riton Liebman et Jean-Michel Van den Eeyden – Théâtre des Doms
Entre eux deux de Catherine Verlaguet – Artéphile
Les découvertes de Bernard :
Anna Delbos-Zamore et Florie Abras pour Le Groënland – Arthéphile
Laurence Mongeaud dans L’autre fille – Arthéphile
Pour Camille Vinatier :
Piletta Remix de Le Collectif Wow! (dates de tournée ici) – Théâtre des Doms
Le chant des Baleines de la Cie Histoire de – Festival Théâtr’enfants
Ici-bas de Bruno Lajara – Artéphile
Le voyage du fabuleux petit architecte – Théâtre des Barriques
Entre eux deux de Catherine Verlaguet– Artéphile