Célébrons le dieu Clubbing avec Ballroom de la CieF – Arthur Perole

20 novembre 2019 /// Les retours
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La danse serait-elle un exutoire à nos maux les plus profonds ? Arthur Perole apporte des éléments de réponse avec Ballroom.

Ils sont 6 à se maquiller et parfaire leur tenue lorsque le public entre dans la salle. 3 danseuses et 3 danseurs, la parité parfaite. Le corps peinturé pour certains, costumes extravagants pour d’autres. Une ambiance d’avant-fête réside dans cet effet. Lorsque toutes et tous sont enfin prêts, c’est au centre du plateau que tous se dirigent. La fête peut commencer.

Welcome to the Ballroom

Avec ce début, Arthur Perole laisse l’imaginaire faire son chemin. Où se trouvent ces danseurs ? Dans les coulisses d’un Ballroom dancing, dans un grenier où les malles recèlent costumes et autres artifices pour faire la fête ?
Sont-ils les reflets d’âmes adeptes des sonorités aux beats enivrants ?
La pulsation. Voici ce dont il est question tout au long des danses qui vont être exécutées. Cette pulsation, ou le bpm, de la musique electro-techno anime chacune et chacun a son rythme, selon son envie. Elle est ce qui les relient, le temps d’une danse, ce qui les projettent dans le schéma de la représentation.

La fête, une mise en abîme du soi

En prenant appui sur ses recherches, ayant pour sujet les danses exutoires, du voguing à la tarentelle, de la farandole aux pulsations nocturnes de la techno, Arthur Perole dissèque ce qu’est la fête aujourd’hui.
On pense à la question du genre. Grimé ou costumé, le corps devient l’expression du soi-profond. Il permet son existence et par là-même devient une pulsion libératrice grâce aux apparats qui ne sont que les filtres d’une jouissance éphémère. Peu importe l’individu, ce qui prime est la brillance de l’être au moment dansé.
Le groupe ainsi constitué oscille entre des moments d’euphorie et des instants d’extrême solitude. Il traduit les couleurs des soirées festives où la gaieté se frictionne à la morosité. Car il y a de cela chez le clubbeur, il danse pour exister, et s’enivrer jusqu’à sa mort.

Le travail autour de la lumière est judicieux dans cette proposition. La combinaison des spots au centre du plateau se répète dans l’espace public. Si l’on peut interpréter ceci comme une invitation à se lever afin de danser au rythme des beats, il n’en est rien puisque Ballroom se regarde assis, laissant filer sa pensée sur les moments lorsque vous usiez vos semelles en club.

Arthur Perole détricote donc les danses pour créer, avec son équipe, un hymne au clubbing, dans lequel la bande son est un voyage, celui d’une transe où le dieu Clubbing communie avec ses fidèles. Une communion qui devient un acte d’amour. Allez, tous au Club !

Laurent Bourbousson
Crédit photo : Nina-Flore Hernandez

Ballroom a été vu à Klap Maison pour la danse dans le cadre de la programmation du ZEF – Scène nationale de Marseille.

Générique et dates

Chorégraphie de et avec les interprètes Arthur Perole | Assistant artistique Alexandre Da Silva | Interprétes Julien Andujar, Séverine Bauvais, Marion Carriau, Alexandre Da Silva, Joachim Maudet, Lynda Rahal | Musique Giani Caserotto | Lumières Anthony Merlaud | Costumes Camille Penager | Coach vocal Mélanie Moussay | Regard extérieur Philippe Lebhar | Régie générale / lumières Nicolas Galland | Régie son Benoit Martin

Ballroom en tournée : En décembre : Le Théâtre scène nationale Macon, le 5 ; Théâtres en Dracénie – Draguigan, en collaboration avec le Festival de danse de Cannes, le 10 – En février : Théâtre National de Chaillot – Paris, du 26 au 29 – En mars : Centres culturels municipaux – Limoges, le 31.

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