[ITW #OFF18] Céline Bognini, une Diva sur divan accompagnée de Patrick Laviosa
Céline Bognini a créé sa Diva sur divan en 2017. C’est Au Magasin que nous la retrouverons durant ce Festival #OFF18. Quand l’esprit de Marianne James n’est pas loin.
Diva sur divan, tout une histoire
Lorsque vous posez la question à Céline Bognini sur la création de Diva sur Divan, la chanteuse lyrique vous raconte une histoire. « Le spectacle a été créé en mars 2017, avec le chef d’orchestre du Théâtre Mogador Dominique Trottein, qui se retrouvait être au chômage technique suite à l’incendie du théâtre. Au tout début, j’avais pensé travailler avec Patrick Laviosa, qui jouait aux Bouffes Parisiens avec les Cinq de Coeur et qui n’était pas disponible. Dominique rêvait de monter sur les planches, donc tout s’est bien arrangé, nous avons pu créer Diva sur divan. Mais, lorsqu’il a été question de faire le Festival Off, l’année dernière, Dominique devait travailler sur la comédie musical Grease et Patrick Laviosa était de nouveau disponible. Il a donc repris le rôle pour Avignon 2017 et c’est tout naturellement qu’il continue de m’accompagner pour la suite des dates.«
Et tout de suite de rajouter : « Mais le sous-titre du spectacle que j’assume totalement est musicothérapie d’une chianteuse lyrique, dit-elle dans un éclat de rire. » Oui, Céline Bognini est une chanteuse lyrique qui garde à portée de voix le sens de l’humour. On doit le sous-titre à Hervé Devolder, un grand monsieur du théâtre musical. « J’avais écrit une liste de chants que je souhaitais chanter et mon texte. Hervé m’a dit de mettre mon piano chez mon psy et de créer une musicothérapie lyrique. Et c’est ce que j’ai fait. Diva sur Divan est plus ou moins autobiographique. il résulte le besoin de soigner une névrose courante chez beaucoup, celle de n’exister qu’en étant la femme de, la fille de… Cette diva en oublie d’être celle qu’elle est vraiment.«
L’esprit de Marianne James
Faire rimer chants lyriques et humour est toujours un pari risqué. « Une chanteuse lyrique qui fait de la comédie n’est pas nouveau, enchaîne Céline. Je me présente tel un OSNI, un objet sonore non identifié. Si on veut donner une teinte à Diva, c’est de l’Opéra comique très très poussé. Diva n’est pas que musical, le spectacle est très théâtral. » On ne peut alors s’empêcher de penser à la Maria Ulrika Von Glott de Marianne James. « Ça reste la référence. C’est elle qui m’a permise de venir à cela. Voir ce genre récital m’a permis de me dire qu’on pouvait faire de l’opéra sans se prendre au sérieux. C’est grâce à elle que je fais cela. Je l’ai croisée dans les rues d’Avignon l’année dernière et je n’ai pas osé l’approcher pour le lui dire.«
Démocratisation culturelle
À l’heure de la question de la démocratisation de l’accès à la culture, Diva sur divan semble être le compromis pour amener le plus grand monde à approcher l’art lyrique. « J’enseigne au conservatoire de Bondy. Je suis très engagée pour l’accès à la culture pour tous, j’ai un esprit militant. J’ai écrit le spectacle pour cela, rappeler à tout le monde que la musique classique n’est pas uniquement pour une élite. Personnellement, mes parents ne sont pas dans le milieu artistique. Ça a été une lutte pour devenir chanteuse. Alors, quand je vois des jeunes personnes de 20-25 ans, qui n’ont jamais entendu du lyrique, sortir de la salle avec la banane, je me dis que c’est mon Molière. »
On retrouve donc, dans Diva sur Divan, un répertoire allant de Mozart à Barbara, en passant par Erik Satie. « Je voulais vraiment me faire plaisir dans le choix des morceaux. Celui qui illustre le mieux mon combat est celui de Richard Rogers, extrait de la comédie musicale La mélodie du bonheur, Climb every mountain !”
Propos recueillis par Laurent Bourbousson
Photo : Céline Bognini et Patrick Laviosa dans Diva sur divan ©DR
Diva sur Divan, du 6 au 29 juillet (relâche les jeudis), à 13h, Au Magasin. Renseignements ici.
Metteur en scène Jean-Philippe Bêche | Interprètes Céline Bognini, Patrick Laviosa | Œil bienveillant Hervé Devolder | Décors Dorine Fourmann