Rencontre avec Dalila Boitaud – Cie Uz et Coutumes

30 août 2016 /// Les interviews
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Rencontre avec Dalila Boitaud, metteur en scène de la compagnie Uz et Coutumes, à l’occasion de sa résidence d’écriture à la Chartreuse CNES de Villeneuve les Avignon.

Dalila Boitaud fait partie de ses personnes qui ont une trajectoire toute tracée. La sienne est d’oeuvrer pour le théâtre de rue afin d’éveiller les consciences et de secouer son public.
C’est à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon, le Centre National des Écritures du Spectacle, que la rencontre a eu lieu. En effet, Dalila Boitaud est accueillie en résidence d’écriture pour son nouveau projet « Ici et maintenant ».
Mais avant de parler de cela, il fallait bien faire connaissance avec cette artiste-sociologue-chercheuse de la compagnie qu’elle a créé en 2002.

Tout commence donc à Uzeste, en Gironde, pour Dalila. Elle dira qu’elle est arrivée ici par hasard, durant notre entretien, mais y-a-t-il réellement des hasards dans les vies ? Dans tous les cas, si le hasard existe, il aura bien fait les choses puisqu’elle fait la rencontre de Bernard Lubat et suivra une collaboration de près de quinze années avec Uzeste Musical. Elle apprendra tout sur le tas : direction d’ateliers, son métier de comédienne. Puis viendra le moment de la séparation.

C’est en vrai chercheuse et sociologue que Dalila Boitaud entreprend l’écriture d’un spectacle. Elle cherche, collecte, compile des entretiens, rencontre des chercheurs. Rien n’est laissé au hasard dans l’écriture. La faire définir son théâtre est une question délicate pour Dalila. Si ses écrits sont issus d’un travail de terrain très fouillé, il n’en demeure pas moins que les propositions de la compagnie se placent du côté du « transartistique » pour un théâtre de rue. Avec ses comédiens, que l’on retrouve pour certains de projet en projet, elle forme l’idée d’un collectif, d’une équipe soudée et entourée de psychologues, comme cela fut le cas lors de la tournée au Rwanda de Hygati Yacu (Entre nous en kinyarwanda), dont le sujet était le génocide du peuple Tutsi.

Parce que jouer dans l’espace public n’est pas anodin, la compagnie s’en empare pour montrer, dire et faire perdurer la mémoire de ces tragiques moments qui font notre histoire commune. Consciente de l’effort que son théâtre demande, Dalila Boitaud propose un accompagnement sous forme de conférences ou d’échanges avec des témoins directs des sujets abordés afin de ne pas laisser le public avec la charge émotionnelle que les propositions peuvent déclencher.

C’est sa nouvelle création intitulée Ici et maintenant qui la mène jusqu’à la Chartreuse Cnes aujourd’hui. En phase d’écriture, on pourra découvrir ce qu’elle appelle des morcellements de texte lors de la rencontre avec les auteurs du 6 septembre prochain.
Mais en attendant, Dalila Boitaud déroule son fil rouge autour de la mémoire des génocides, ceux qui ont émaillés l’Histoire du XXème siècle, pour ne pas les oublier et aussi pour faire prendre conscience des actes odieux dont l’être humain peut être capable. Et d’interroger notre « ici et maintenant » afin d’écrire l’histoire du XXIème siècle.

Le Laboratoire du mardi 6 septembre Lectures-rencontres avec les auteurs à la Chartreuse est en entrée libre sur réservation. Renseignements ici.

La compagnie sur le web :

Laurent Bourbousson

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