Vu #OFF16 : Bashir Lazhar, le puzzle d’une vie

22 juillet 2016 /// Les retours - VU #OFF
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Thomas Drelon interprète l’histoire de cet homme, Bashir Lazhar, au passé trouble. Retour.

Thomas Drelon dans Bashir Lazhar

Thomas Drelon dans Bashir Lazhar

Bashir Lazhar. Un homme. Instituteur.
Tout commence ainsi, il arrive dans la classe pour remplacer la maîtresse qui ne reviendra jamais faire classe à ses élèves. C’est comme ça. Il s’est présenté à la directrice de l’école et a été recruté sur le champ. Cela tombe plutôt bien pour lui.
Sa rencontre avec les élèves peut évidente au premier abord, sa façon d’enseigner différente de celle dispensée par ses collègues, ses secrets et autres réactions font de lui un être à part. Avec son costume marron, taillé un peu grand pour lui, l’humaniste qu’il est, il tente de s’insérer au mieux dans un climat qui lui devient de plus en plus hostile.

L’hostilité, lui la connaît de son pays, de l’Algérie. Elle prend une autre forme que celle qu’il rencontre aujourd’hui. Là-bas, elle est plus directe, moins insidieuse. Elle est aussi synonyme de mort, alors qu’ici, elle déchaîne les mauvaises langues pour mieux punir celui qui en est le destinataire.
En dire plus sur le texte d’Evelyne de la Chenelière serait donner les pièces du puzzle que construit le personnage central de la pièce, interprété par Thomas Drelon.

Ce comédien tient son public dans le cheminement de son histoire. Le va-et-vient, entre sa vie d’aujourd’hui et celle du passé, se traduit dans sa posture. Tantôt sur la défensive, tantôt s’abandonnant à ses souvenirs, il trouve le ton juste dans la voix. La sensibilité du personnage lui permet de jouer autant sur l’étonnement que sur la résignation que lui procurent certaines situations. Toutefois, l’espoir reste à portée de mains. Il le place chez les enfants, avec cette demande, celle de faire durer la gaieté chez l’enfant, le plus longtemps possible.
Thomas Drelon, avec pour seul accessoire un cartable d’écolier, donne toute la finesse nécessaire au personnage, pour le faire évoluer entre songe (la lumière est propice à cela) et réalité, sa triste réalité.

Bashir Lazhar d’Evelyne de la Chenelière, avec Thomas Drelon, mes de Thomas Coste. Au théâtre des Béliers (Avignon), jusqu’au 30 juillet, à 17h30.

Laurent Bourbousson

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