[ITW] OFF19 : Le Panta Théâtre pour Reconstitution de Pascal Rambert.
Le Panta Théâtre, basé à Caen, est une équipe de recherche et de création théâtrale, un centre de ressources des écritures et formes contemporaines. La compagnie présente Reconstitution de Pascal Rambert, à la Manufacture, jusqu’au 14 juillet. Interview et retour.
Magistral. Autant l’écrire en début d’article. Au singulier, cet adjectif qualifie le texte de Rambert. Employé au pluriel, il désigne Véronique Dahuron et Guy Delamotte, personnages fictifs de cette troublante pièce de théâtre.
La fin d’un couple
Véronique et Guy sont les deux protagonistes de cette histoire d’amour qui se finit. Ils se sont aimés, ont eu des désirs ensemble. Peut-être même qu’elle l’aime toujours. Ils se retrouvent pour se séparer. Mais avant, il faudra se regarder à nouveau pour se souvenir de tout.
Dans un décor quasi-clinique, quatre tables en inox, en fond de plateau, accueillent cartons et vaisselles. C’est froid, sans vie. Les interprètes font leur entrée après le public.
Ils ne se sont pas vus depuis, peut-être, un certain moment, mais se sont convoqués pour un ultime rendez-vous afin de remettre en ordre leur présent et repenser à [nos] leurs années de jeunesse.
Pascal Rambert fait l’autopsie, avec Reconstitution, de la fin d’un amour. À coups de monologues et de dialogues pertinents, dont les mots sont affûtés tels des lames de couteaux, l’auteur lacère ce qui lie deux êtres en un temps donné, pour en faire jaillir toutes les ambivalences. La passion est parfois haine ; l’amour, trahison ; le souvenir, une résilience de tous les instants.
Un duo magistral
Les interprétations de Véronique Dahuron et Guy Delamotte sont magistrales. Ils se lancent dans cette partition sans retenue, jouant sans relâche comme si c’était leur dernier rendez-vous, leur dernière étreinte.
Le public les suit dans cette partition forte, bouleversante. Ils sont Véronique et Guy, mais pourrait être autre. Ce qu’ils racontent touche forcément l’amoureux qui a connu la fin d’une histoire. Celle-ci vous émeut jusqu’à la dernière image. Magistral, on vous avez dit.
L’interview
C’est dans la cour de l’Hôtel d’Europe, au son de la fontaine, que nous nous sommes donnés rendez-vous pour une interview.
Dans cette partie, nous parlons de la genèse du projet et du pari osé que Véronique Dahuron et Guy Delamotte ont fait pour découvrir le texte.
L’enjeu des interprètes est total dans chaque représentation.
Les éléments du texte ont-ils trouvés résonance chez les comédiens ? Leur réponse. On parle également de nudité.
Interview réalisée le 7 juillet 2019.
Laurent Bourbousson
Visuels ©Tristan Jeanne-Valès
Dates et génériques
Jusqu’au 14 juillet (relâche le 11 juillet, à 11h40, à la Manufacture – 2, bis rue des écoles – Avignon.
Au Théâtre 14 (Paris), le 22 janvier. Renseignements : ici.
Metteur en scène Pascal Rambert | Interprétation Véro Dahuron, Guy Delamotte |Régie lumière Fabrice Fontal | Régie lumière Olivier Bourguignon | Régie Plateau Pénélope Germain | Administrateur Julien Prunier