[VU] Même les araignées dansent d’Anne Lopez : du noir à la lumière
De la période de deuil suite au décès de sa mère, Anne Lopez en tire une pièce qui se déploie au rythme des couleurs : du sombre à la lumière ou comment retrouver la force de vivre. Retour et interview.
Transcender le deuil
Anne Lopez parle. Seule au plateau, celle que nous avions vue l’année dernière, sur le plateau de La Scierie avec son frère pour le duo Lopez & Lopez, se livre sans détour et sans fard. Ici, un fait : le décès de sa mère. Un état : une tristesse immense causant un trou béant dans la poitrine d’où s’échappent les pensées les plus noires.
Les mots d’Anne Lopez accompagnent ses mouvements. Celle-ci décide ainsi « d’ouvrir la porte » aux souvenirs afin de ne plus « être entre parenthèses ». Elle se permet des fantaisies dans sa noirceur, de teinter le blanc, de voir rouge vif (sublime tableau dans lequel on perçoit Nijinski), afin de mieux se retrouver.
Dans une scénographie épurée, la chorégraphe tire un fil sur lequel elle avance à l’équilibre sans trop en faire. Le public qui la suit la redécouvre lorsqu’elle le pousse à sourire – sans cela, ce ne serait pas une pièce de la compagnie Les gens du quai ! – et ressent les failles dans lesquelles la chorégraphe aurait pu plonger.
Avec Même les araignées dansent, Anne Lopez transcende son deuil sans pathos. Elle ouvre un horizon lumineux sur l’après et fait de ses araignées, ses meilleures alliées pour rester droite et avancer, encore et toujours, dans et pour l’amour des siens.
Laurent Bourbousson
Crédit photo : ©Alain Scherer
Interview : De l’intime à l’universel
Mais comment transformer un récit ultra-intime en un spectacle universel ? Pour répondre à cette question, nous avons rencontré Anne Lopez. La chorégraphe nous raconte les coulisses de « Même les araignées dansent » dans l’interview à écouter ci-dessous.
Pour télécharger l’interview, cliquez sur les trois points à droite de la barre d’écoute.
Générique
Même les araignées dansent au Théâtre du Tremplin jusqu’au 25 juillet (jours impairs) à 12h30.
Chorégraphie et interprétation : Anne Lopez / Scénographie et conception décor : François Lopez / Lumière : Stéphane Ménigot / Musique : Léo Alric, François Lopez, Iannis Xenakis, Richard Strauss / Assistante : Laura Serran / Administration : Sylvie Suire
La compagnie est soutenue par : DRAC Occitanie, Région Occitanie, Département de l’Hérault, Ville de Montpellier, Montpellier Danse, Frac Occitanie, Tranquilisafe, Le Regard du Cygne, La Scierie, Arts Fabrik, le CND Pantin