[VU] Lopez & Lopez, un duo à la vie à la mort

18 juillet 2024 /// Festival d'Avignon - Les retours - OFF
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Des costumes de scène et des chansons

Ils arrivent tous deux depuis le lointain. Leur entrée est digne de génériques de films d’espions et le rire s’invite en salle. Anne et François Lopez sont comme ça, pratiquer l’art de la scène avec la dérision et l’humour nécessaires pour ne pas trop se prendre au sérieux. Il faut dire que depuis 30 ans qu’ils animent leur compagnie indépendante, ils ont vécu et créé multitudes de choses. Avec cette idée pour point de départ, ils vont dérouler séquence après séquence le fil de leur vie, chacun à leur manière, elle par la danse et les costumes de scène et lui, par la musique jouée en direct.

La danse d’Anne, toujours autant ciselée, énergique et performative, s’illustre à travers une multitude de costumes de scène pendus sur un portant à jardin, qu’elle enfile le temps du show. Ils sont tous porteurs d’une histoire et sont autant de clins d’œil à leur répertoire. François, à cour, évolue entre un piano, ses guitares et un micro afin de donner à entendre ses propres chansons qui sont d’une grande poésie. Le partage du plateau est équitable et chacun y évolue à sa manière en croisant leur pratique.

Les codes de la représentation dynamités

Anne et François dynamitent les codes de la représentation théâtrale avec leur objet singulier qui oscille entre concert-danse-et un seul·e en scène qui se transforme en un deux en scène. Ils rendent par petites touches un vibrant hommage à leurs parents, car après tout c’est grâce à eux que la sœur et le frère sont au plateau ; à leur famille d’adoption, à savoir les artistes et techniciens à travers Laura Serran, interprète de la compagnie mais qui se retrouve pour l’occasion en régie ; et au public, pour lequel tous deux créés depuis 30 ans.

Anne Lopez prend à corps le plateau. Entre danse, paroles et incursions dans les gradins, elle dit sa liberté de danser, de créer et joue avec son frère. François, pince-sans-rire, l’accompagne avec justesse. C’est avec une certaine espièglerie qu’ils déroulent leur et notre histoire. Tout vous raconter gâcherait l’effet de surprise, mais vous y croiserez Vilar, Merce Cunningham et même Ludwig Van Beethoven.

L’émotion, le rire et la joie d’être ensemble afin de partager ce tendre moment nous accompagnent durant les 58 minutes que dure cette proposition jubilatoire. On passerait plus de temps en leur compagnie pour revisiter des pièces de leur répertoire, écouter bien encore des chansons de François Lopez (découvrir sa musique ici) et regarder Anne Lopez exécuter sa danse si particulière, reconnaissable entre mille. Et cela pour l’éternité.

Laurent Bourbousson
Crédit photo : ©LL

La Scierie, jours impairs, jusqu’au 21 juillet, à 19h15. Tous les renseignements ICI.

Générique

conception et interprétation Anne Lopez (chorégraphe) et François Lopez (compositeur) / scénographie Anne Lopez et François Lopez / régie Laura Serran

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