[ITW] La pop 80’s revisitée par Since Charles, une addiction musicale

18 mai 2021 /// Les interviews
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Since Charles, Sinz de son vrai nom, est un véritable caméléon. De journaliste radio (découvrez son émission Jdig ! sur Tsugi Radio), en passant par la communication, ou encore Dj sous le nom d’Akzidance (on craque pour son set réalisé pour Le Mellotron), on le retrouve également à la réalisation et production d’artistes. Aujourd’hui, c’est avec son projet le plus personnel qu’il se présente à nous.

Nous avions donc plusieurs raisons de l’interviewer. Tout d’abord, pour la sortie de son EP Sans raison en écoute sur toutes les plateformes mais également, et surtout à vous procurer ; ensuite, parce que le public le rencontrera sur scène lors du concert d’Hervé dans le cadre du Festival Avec le temps (à Aix-en-Provence, le 17 juin 2021) ; et enfin, parce qu’on aime beaucoup ses histoires contées. Interview.

Since Charles, les origines

Nous allons commencer cette interview par une question toute simple, pourquoi vous présenter sous le nom de Since Charles ? 
Pour plusieurs raisons. La première est que Sinz est mon nom de famille, tout simplement. 
Ensuite, parce que ce projet est très inspiré de la scène britannique, de la pop anglaise, de la britpop, de la new wave des années 80 à aujourd’hui. Je me suis amusé à modifier Sinz en Since.
Et comme ce projet est un nouveau départ, le marqueur temps était également important. 

On vous connaît Dj sous le nom d’Akzidance. Avec Since Charles, nous sommes loin de la musique que vous mixez. 
En effet, c’est différent. Since Charles est mon projet le plus intime et le plus personnel. C’est vraiment la retranscription de la musique que j’ai envie de faire. 
Pour Azkidance, j’ai une certaine liberté en termes d’esthétique musicale. Le projet est un projet dj, je joue la musique des autres et je suis dans la recherche musicale. Je fais un peu de production avec Azkidance mais ça va plus être de la musique électro ou des édits. C’est moins personnel. 

Revenons à la source de Since Charles. À qui ou à quoi le doit-on ? 
Ce projet est le fruit de toute mon éducation musicale. Dans mes productions, il y a également de la musique électronique, fruit de mes 4 années de dj. 

Vous parlez d’éducation musicale. À qui la devez-vous et qu’écoutiez-vous enfant et adolescent ? 
Cela vient de mon père. Il écoutait aussi bien Joy Division que New Order, Orchestral Manoeuvres In The Dark (OMD). Ce sont les premiers groupes qui ont influencé le projet dans la rythmique. 
Ensuite, j’ai commencé à jouer de la guitare vers les 15/16 ans. J’ai eu une période rock anglais. Je me suis intéressé à The Smiths, Stone Roses, jusqu’à Oasis. Puis, je suis allé jusqu’à ses racines, au blues, à la black musique. J’ai pu m’intéresser à des artistes comme Muddy Waters par exemple, jusqu’à remonter la filiation de la musique noire en passant par la soul, la disco et le funk. Même aujourd’hui, la musique house est dans la droite lignée de toutes ces musiques. 

Avec l’EP Sans raison, l’importance des mots

Vous avez accompagné tous les titres de votre EP de capsules vidéos. Pourquoi ?
Pour les précédents projets que j’ai pu porter, j’ai beaucoup travaillé sur l’identité visuelle à partir d’éléments très graphiques, de type vectoriels ou typographiques. Pour Since Charles, j’avais envie de faire quelque chose autour de l’image. Pour cela, j’ai fait appel à une réalisatrice, Flora Marcia.
Je voulais un clip central, qui est le titre Sans raison, et une image simple pour les autres morceaux, une image en plan fixe qui nous permette de mettre les paroles en avant. 

Pour le titre DouceurE, pourquoi avoir ajouté un E final ?
J’avais la volonté de féminiser le morceau, tout simplement. Mais dans les paroles, il n’y a pas de E. 

Tous les morceaux du EP raisonnent en nous. Comment expliquez-vous cela ? 
Cela vient peut-être du fait que chaque morceau soit relié à une histoire précise, à un moment de ma vie, à un événement. C’est une présentation large des choses qui peuvent définir mon identité. 

Quand on sort un EP, j’imagine que l’on pense à un album ?
Soit album ou autre Ep, les idées ne sont pas arrêtées. Actuellement, je suis dans un temps de création sans contrainte. Je fais plein de nouveaux morceaux. Je préfère composer, regarder les morceaux, et trouver le commun entre les titres. En tout cas, en ce moment, je ne réfléchis pas à la manière de comment on peut le faire sur un album, c’est-à-dire écrire son histoire et le composer. Cela viendra dans un second temps.
Je pense que les lives qui vont reprendre vont influencer les nouveaux morceaux et la manière dont je vais les enregistrer. 

De l’EP à la scène

On imagine le potentiel scénique des titres qui composent votre EP. Vous allez faire la première partie d’Hervé lors du festival Avec le temps en juin prochain. Quelle forme prendra le projet Since Charles sur scène ?
J’ai la chance de pouvoir travailler sur le live depuis début janvier lors de résidences. J’en ai fait une à 6MIC justement (lieu du concert Hervé Since Charles ndlr), le mois dernier à la Friche à l’AMI et une dernière au Théâtre Fontblanche de Vitrolles pour la créa lumières.
Je me suis vraiment demandé comment je voulais jouer les morceaux sur scène. Ce qui est sûr est que je voulais vraiment être seul. Pour ce faire, je me suis entouré d’un instrumentarium composé de synthés, de mes guitares et de toutes mes pédales d’effets qui vont avec. Je ne voulais pas être dans une logique où je lançais les bandes et je chantais par dessus. J’ai réfléchi morceau par morceau, et ce qu’il en ressort est que je vais prendre un instrument spécifique pour chacun d’eux. 

Tous les morceaux vont donc évoluer de leur format initial en live ?
Je me concentre sur les différents instruments utilisés pour leur enregistrement. Aujourd’hui, les synthés et la guitare sont les principaux instruments utilisés. Je me demande si je ne vais pas intégrer une basse sur scène pour avoir des moments durant lesquels je serai plus concentré sur la rythmique.
Je pense que ça va être évolutif et j’ai envie que le projet soit un minimum transformé par le live, par la rencontre avec le public. Les morceaux ont été composés chez moi et par moi, j’ai joué deux fois l’été dernier et c’était les premières expériences. J’ai envie de découvrir les retours en direct du public, de voir ce qui fonctionne, à quel moment je prends du plaisir aussi.

Ce côté “écoute du public” vient peut-être de votre passé de Dj ? 
Ça se rejoint dans la lecture du public. Je peux avoir un morceau avec 2 ou 3 fins différentes et en fonction du public, je peux sélectionner telle ou telle fin. C’est ce genre de chose que j’aimerai concrétiser.

Que ressentez-vous d’être la première partie d’Hervé ? 
Je vois ça comme une grande chance et une occasion de le rencontrer. Il a longtemps joué seul sur scène et c’est quelque chose qu’il fait remarquablement bien, en tenant d’énormes scènes. C’est une référence.
Je pense que ça peut être une première partie agréable. Le public vient voir certes une tête d’affiche mais vu que nous sommes dans un festival, ils sont aussi curieux de découvrir plusieurs artistes. Je serai ravi de voir la réaction des gens par rapport à ce que je peux leur proposer. 

Est-ce que ce live permettra au public de découvrir de nouveaux morceaux ? 
Je vais jouer 8 titres. Donc, il y aura 2 ou 3 nouveaux.

Et pour finir…

J’imagine que vous écoutez sans cesse de la musique. Quel a été le premier titre que vous avez entendu aujourd’hui ?
Cette semaine est particulière parce que je suis à la réalisation avec le groupe marseillais Biensüre. Les membres du groupe définissent leur musique comme étant un mélange disco kurde psychédélique. C’est une musique assez dansante. On s’est mis à enregistrer les batteries du premier morceau à 9h et comme je voulais avoir les oreilles fraîches, Haman Haman est le premier titre que j’ai entendu ce matin. 

Que réservez-vous à votre public pour la suite et comment voyez-vous 2022 ?
Il va y avoir une captation live du morceau DouceurE le 28 mai. Il y aura 2 musiciens additionnels, et certainement les danseurs du clip Sans raison pour une performance (Pauline Prato et Liam Warren – Clip à retrouver dans La Playlist d’avril 21). Nous allons faire cette vidéo devant un mini public, dans une magnifique maison d’architecte de 1923 qui se situe à Marseille. 
Ce clip sortira au début de l’été. En septembre-Décembre, on commencera à défendre le projet sur scène. Et je pense que la prochaine sortie musique se fera en 2022 !

Donc, vous n’allez pas vous embêter d’ici-là (rires) !
C’est tout à fait ça !

Et nous de penser à Since Charles !

Propos reccueillis par Laurent Bourbousson le 11 mai 2021.
Crédit photo : ©Flora Marcia

Générique

L’EP Sans raison, sur toutes les plateformes et sur bandcamp.
Since Charles en concert au Festival Avec le temps, et sur les réseaux sociaux (facebook, Instagram).

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