[ITW] Maria Claverie-Ricard pour L’ImpruDanse 6

24 mars 2022 /// Les interviews
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Le festival L’ImpruDanse débute ce soir à Draguignan. Maria Claverie-Ricard, directrice de Théâtres en Dracénie, évoque la joie de se retrouver après deux éditions annulées suite à la crise sanitaire. L’heure des retrouvailles a enfin sonné !

L’ImpruDanse, 6ème du nom, débute ce soir et s’étend jusqu’au 2 avril. Après 2 éditions annulées, comment se sent l’équipe à quelques heures du début du festival ?
Toute l’équipe est en pleine effervescence et en pleine excitation parce qu’il est grand temps que l’on retrouve l’ambiance de ce festival. Cette ambiance est chère au public et aux artistes. Pendant une semaine, c’est un peu la folie au théâtre. Tout le monde se côtoie, on dialogue énormément, il y a de grandes tablées tous les soirs.
Puis il y a plein de choses dans la programmation, il n’y a pas que les spectacles. Il y a les « plus plus » comme on les appelle. C’est un moment un peu unique dans la maison et depuis 2 saisons, ça nous manquait vraiment. On peu dire que nous sommes excités !

Effectivement ce soir, les « plus plus » sont deux vernissages et une projection un peu spéciale.
Nous recevons le photographe Guy Delahaye. Il a suivi durant plusieurs années les plus grands chorégraphes et notamment Pina Bausch. Pour son exposition qui ouvre le festival, nous lui avons passé commande de grands tirages de photos argentiques inédites de chorégraphies de Pina Bausch. L’ensemble est sublimissime et sera visible jusqu’au 9 juillet au théâtre.
Suite à ce vernissage, nous enchaînerons avec le projet * que l’on a partagé avec Arthur Perole, artiste associé à Théâtres en Dracénie. Cela fait 2 ans qu’Arthur mène un travail avec des élèves d’une classe de 4eme du collège Général Ferrié de Draguignan. Au moment de leur rencontre, il était en pleine écriture de son solo Nos corps vivants que l’on verra le samedi 26 mars. Il leur a proposé un travail autour de la question de l’identité, de comment grandir, la découverte de la personnalité intellectuelle, de la personnalité sexuelle. L’Installation Leurs corps, ayant pris la parole à leur place traite de toutes ces questions. Ce projet a été mené également sur Marseille avec Klap Maison pour la danse.
Mais Arthur est allé plus loin dans cette rencontre. Dès le début, il a eu l’idée d’écrire un documentaire avec et pour ces jeunes. Il a créé une série en 5 épisodes qui s’appelle Rêves. Nous aurons la primeur du premier épisode le soir d’ouverture. Cet épisode sera également projeté au festival Cannesérie le vendredi 1er avril, puisque la série a été sélectionnée.

* Maria Claverie-Ricard au sujet du projet d’Arthur Perole.

Il y a également une place importante accordée à la famille la journée du samedi 26 mars.
Oui, nous sommes partis du spectacle Légende de Michel Kelemenis et nous avons construit cette journée. Nous sommes allés plus loin que l’atelier famille proposé le samedi matin. Kelemenis s’étant inspiré du Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns entre autres, pour l’écriture de son spectacle, nous invitons tous les enfants à venir déguiser en animal pour la représentation qui sera suivie de la boum des animaux. Ce sera un vrai moment pour les enfants et les familles. 

Durant la semaine, le public croisera des grands noms tels que Michel Kelemenis, Mourad Merzouki, Jerôme Bel, Emanuel Gat, et les nouveaux qui deviennent des grands tels que Arthur Perole, Amala Dianor et Julien Fournier. Comment avez-vous procédé pour cette programmation ?
Cette programmation ne diffère pas tant que cela des autres éditions. Je ne construis pas mes festivals sur des thématiques. Par contre, j’ai à cœur de faire découvrir des chorégraphes qui sont en pleine reconnaissance. Par exemple, Amala Dianor, on ne peut pas dire qu’il débute mais je pense qu’il est nécessaire de s’arrêter sur l’œuvre de ce chorégraphe qui est majeur dans la chorégraphie issue du hip-hop. Avec Arthur, nous partageons une aventure depuis 2017, il y a une certaine fidélité.
Aimant bien associer le cirque avec la danse, la découverte que j’ai faite avec Julien Fournier est parfaite. Julien propose un travail sur les arts du mouvement avec une recherche profonde du sens.

Ce qui est important pour moi lors des soirées, est de montrer la richesse de la danse. Le public passera de Julien Fournier à Mourad Merzouki pour Folia et cela n’a rien à voir. Être dans des univers différents le temps d’une soirée m’importe énormément. Tout comme la soirée du 1er avril avec Jérôme Bel et Amala Dianor, qui se terminera avec une table ronde avec la danseuse Elisabeth Schwartz et le chorégraphe Amala Dianor, animée par Marie Godfrin-Guidicelli.

Le 2 avril, le public assistera à une restitution du projet de la compagnie Emanuel Gat avec les écoles de danse. C’est une proposition que vous avez faite à la compagnie ?  
Chaque année, nous demandons à des chorégraphes de travailler en lien avec les écoles de danse de Draguignan. Emanuel a chorégraphié des petites chorégraphies pour les écoles participantes. Toutes ont une approche différente à la danse. On a du moderne, du modern jazz, du classique, etc… Cela permet aux élèves de découvrir une autre esthétique. 

Vous recevez le Cannes Jeune Ballet Rosella Hightower le mercredi 30 mars, pour un programme de 4 pièces. On y retrouve des extraits de Mozart A 2 de Thierry Mandalain, Opus 40 de Jean-Christophe Maillot et deux pièces signées Carolyn Carlson.
Leur présence sur le festival est le fruit d’un partenariat que nous avons entamé depuis plus de 2 ans. Ces jeunes sont en dernière année et en voie de professionnalisation. Ils ont besoin de se confronter au public. Les deux pièces de Carolyn Carlson ont été écrites pour le dernier festival de danse de Cannes. C’est également une occasion pour le public de découvrir des futurs danseurs professionnels qui auront pour certains des carrières internationales et de voir également la technicité d’une école. 

Le festival se terminera avec la BBB d’Arthur Perole. Est-ce que l’on va danser jusqu’au bout de la nuit ?C’est un projet que nous avait proposé Arthur il y a deux ans et que nous n’avons pu mener à bien suite aux annulations. Ce projet est écrit pour le lieu que la compagnie investit. Arthur et ses danseurs seront dans tout le théâtre. Il y aura plein d’endroits insolites, du karaoké, une cartomancienne qui tirera des cartes, un endroit pour se faire maquiller, un dance floor avec dj… Il y a plein d’univers. C’est un moment participatif que nous fera vivre la compagnie. Et après avoir vu Lovetrain2020 d’Emanuel Gat, Arthur compte bien nous emmener jusqu’au bout de la nuit ! 

Propos recueillis par Laurent Bourbousson

Le festival L’ImpruDanse, du 24 mars au 2 avril 2022, à Draguignan – Théâtres en Dracénie. Tous les renseignements : ici.

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