[ITW] Maxime Taffanel : Cent Mètres Papillon m’a dépassé

6 octobre 2020 /// Les interviews
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À l’occasion de la reprise de Cent Mètres Papillon de et avec Maxime Taffanel au Théâtre de Belleville (Paris 11e), du 7 octobre au 28 novembre, replongez-vous dans son interview réalisée lors de sa venue, l’année dernière, à La Garance – Scène Nationale de Cavaillon. Interview.

Maxime Taffanel a été nageur de haut niveau avant de fouler les planches de théâtre. Il partage ses souvenirs dans Cent Mètres Papillon, un seul en scène qui n’en finit pas de tourner.

Votre spectacle Cent Mètres Papillon, créé en 2017, a connu un très beau succès en 2018, lors du Festival Off d’Avignon 2018. Est-ce que vous vous attendiez à cet engouement à sa création ?
Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai créé le spectacle avec Nelly Pulicani, ma metteuse en scène. Quand on a commencé à faire les premières dates au Théâtre de l’Opprimé (Paris), nous avions 5 dates de prévues. Ensuite, il y en a eu 10, puis 15… et aujourd’hui, nous en sommes à plus de 140 représentations.

… le texte traite de l’idée d’aller au bout de soi-même…

Peut-être que cela s’explique par la véracité de l’histoire puisque c’est de votre vécu dont il est question ?
Effectivement, les sensations qui sont exprimées sur le plateau, la gestuelle aussi, viennent de mon vécu de nageur. J’ai été en section sportive à Montpellier de ma sixième jusqu’à ma Terminale. C’est un texte qui parle de mon expérience à travers des personnages fictifs, puisque le personnage principal s’appelle Larie.

Lorsqu’on lit le pitch du spectacle, on se dit que tout un chacun est appelé à être performatif dans ses activités, donc à être touché par vos mots.
Oui. Je pense que le texte traite de l’idée d’aller au bout de soi-même. Cette idée de pratiquer jusqu’à l’épuisement, au renoncement, une pratique sportive, un instrument de musique ou autre, peut toucher tout le monde.
Cent mètres Papillon m’a dépassé, a dépassé ce que j’avais envie de raconter : mon histoire personnelle. Tout à coup, des gens d’univers différents sont venus me voir à la fin du spectacle pour me raconter leur difficulté dans l’apprentissage d’une pratique, d’un sport.
Le côté performatif du spectacle entraîne le public dans cette histoire-là. C’est un spectacle très physique.

Vous allez jouer votre spectacle durant 5 jours. Comment vous préparez-vous à cela ?
Je pars du principe que lorsque je joue, je donne tout pendant l’heure du spectacle. J’ai une condition physique qui me permet d’enchaîner les dates. Durant le Festival d’Avignon, ce sont 20 dates que j’ai jouées d’affilée. J’ai appris à m’économiser dans des endroits où le texte me le permet, où tout donner lorsqu’il le faut. C’est une rigueur sportive qui m’est restée.

Être comédien ou sportif est un peu la même chose ?
Je dirai que pour le sportif, il y a la rigueur de l’entraînement. Pour le comédien, c’est la rigueur du texte d’où découle celle de l’interprétation, de l’inventivité, du sentiment. Il y a une rigueur qui apparaît dans les deux.

Trouvez-vous le même plaisir à porter ce texte au plateau après toutes ces dates passées ?
Je garde le même plaisir intact parce que le public change tous les jours. Le texte est le même mais selon l’attention du public, la salle, l’heure de la représentation, tout peut varier. Chaque représentation est unique.
Je raconte souvent que je vis mon spectacle comme un entraînement de natation. Cela signifie qu’avant de rentrer dans l’eau, je sais que la séance va être difficile parce que je vais nager pendant 2 heures. C’est pareil lorsque je joue, je sais que ça va être difficile, que je vais être épuisé. Au moment où le spectacle commence, c’est dans la difficulté que je vais prendre plaisir à aller au bout de moi-même.

Vous êtes passé des bassins aux plateaux des théâtres. On vous aurait pourtant bien imaginer danseur.
Il est vrai que la reconversion est particulière. Ma mère est chorégraphe, mon père, danseur. J’ai abordé la natation comme une danse, jamais dans la brutalité du geste, mais toujours dans la souplesse, comme la danse l’exige.
Dans Cent Mètres Papillon, on retrouve un travail chorégraphique. Les gestes deviennent des gestes dansés. Ma mère a d’ailleurs chorégraphié un moment.

Donc, pourquoi le théâtre ?
Parce que tout petit, j’apprenais des textes pour les anniversaires en famille. Je faisais cela avec mon frère, et j’adorais. Quand la natation est devenue laborieuse, j’avais des textes qui me revenait en tête. Je les racontais à mes camarades, je les présentais à mes professeurs. Le théâtre est venu naturellement emboîter le pas à la natation.

Propos recueillis par Laurent Bourbousson
Visuels ©Romain Capelle

Générique et dates

Cent Mètres Papillon
Idée originale et texte Maxime Taffanel|Adaptation et mise en scène Nelly Pulicani|Interprète Maxime Taffanel|Création musicale Maxence Vandevelde

Du 7 octobre au 28 novembre 2020 au Théâtre de Belleville. Tous les renseignements : ici.

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