[VU] Ioana Marchidan offre un solo de 30 minutes explosives avec Reverse Discourse
C’est lors du Festival DansePlatForma, à Montpellier, que nous avons découvert la chorégraphe et danseuse Ioana Marchidan. Dans Reverse Discourse, une performance de 30 minutes d’une extrême puissance, la précision du geste s’allie à la musique d’Alexander Suciu et aux lumières d’Hermina Stanciulescu pour ne faire plus qu’un. Retour.
Les cofondateurs du Festival DansePlatforma, Nathalie Brun et Mitia Fedotenko, ont eu un énorme coup de cœur pour ce solo repéré lors du dernier Tanzmesse (Allemagne). Décrit comme une véritable claque par Mitia Fedotenko, Reverse Discourse est un diamant à l’état pur.
Ioana Marchidan, la chorégraphe et danseuse de cette performance, nous vient de Roumanie. Et c’est un véritable bonheur de l’avoir découverte en ce dernier jour de festival.
Ioana Marchidan explore la question de l’asservissement
Avec cette création, Ioana Marchidan s’est questionnée sur comment transmettre de l’émotion sans un regard. C’est face à un mur qu’elle a entamé ses recherches. Très vite sont apparus des gestes liés au politique, à la révolte, à l’énergie que suscite tout soulèvement. C’est ainsi que Reverse Discourse s’est contruit.
C’est avec son dos et la force des gestes que Ioana explore une palette de postures. Elle devient dictateur, soldat, femme fatale, être passionnée, amoureuse ou encore un simple individu. Projetant un ensemble d’images collectives, elle fait émerger les peurs les plus tribales.
Elle exécute avec précision un assemblage de gestes révèlant les histoires des corps en proie à toutes formes d’oppression ou de dépendance.
Musique, vidéos et danse forment un tout
La musique et les projections vidéos sous-tendent le discours entamé. Elles enferment le corps dans un état de tension permanent. C’est ainsi que Ioana s’efface peu à peu pour devenir l’autre, celui qui regarde et qui projette sur elle les traumatismes des histoires collectives et celles qui lui sont plus proches.
Reverse Discourse a la force de placer le public dans un rapport au corps quasi-hypnotique, voir obsessionnel. Par ce dos, Ioana Marchidan questionne l’asservissement, l’annihilation ou encore tout simplement l’effacement de soi avec une once d’espoir, celle de la force qui anime l’être humain pour ce défaire de toute emprise.
Ce solo est une claque de 30 minutes qui se révèlent parfaites en tout point – mouvements, musique et vidéos forment un tout. De plus, elles ont la force de nous faire découvrir une performeuse à suivre de près !
Laurent Bourbousson
Générique
Chorégraphie, danse : Ioana Marchidan / Musique : Alexander Suciu / Création lumière : Hermina Stanciulesu
Découvrez le portrait de Ioana Marchidan et la musique d’Alexander Suciu sur soundcloud.