[VU] La performance bouleversante de Taiki Iwanoto et Kana Kitty
Dans le cadre de la Semaine d’art japonais – Avignon Terre de Culture 2025, impulsée par le Théâtre Golovine qui fête ses 50 ans d’existence cette année, le public a découvert la jeune garde chorégraphique japonaise, Taiki Iwanoto et Kana Kitty, dans le cadre magnifique du jardin Benoît XII du Palais des Papes.
Certains moments ne s’oublient pas. Ils se gravent de façon infinie dans votre mémoire, vous touchant au plus profond de votre être. DODOMEKI, la performance que le public a découvert dans le jardin Benoît XII du Palais des Papes fait partie de ces moments.
DODOMEKI, une ode à nos vies
Présentés comme étant la jeune garde chorégraphique japonaise par Yourik Golovine, directeur du Théâtre Golovine, Kana Kitty et Taiki Iwanoto ont performé dans le cadre majestueux du jardin Benoît XII.
Le public les découvre. Ils arrivent tels des fantômes que le Palais extirpe de son antre. Leurs silhouettes se détachent au loin. Le trajet qui les amène jusqu’à nous est une invitation à nous saisir du temps présent.
Leur blancheur rehaussée par leurs kimonos – rouge pour elle et fleuri pour lui – leur donne une certaine présence. Elle et il sont une part de nous-même.
Leur danse d’une infime précision et délicatesse converse avec les éléments naturels et leur environnement direct. Ils viennent faire état du monde, de notre monde, en s’appropriant le cycle mort/vie.
Une performance poétique et énigmatique
Nos fantômes communient entre eux et avec le public. Chacun se fera sa propre interprétation de ce qu’il voit – les échanges après la performance attestent cela – mais il est certain que chacun vibre à sa façon. Poétique, énigmatique et magique sont les premiers adjectifs qui viennent en tête pour définir Dodomeki.
Leur butô revisite cet art assez jeune (le butô est né il y a près de 75 ans, ndlr). Il lui donne corps à travers des gestes d’une contemporanéité absolue et d’un langage codifié. Les mouvements sont d’une extrême précision. Ils agissent tels des stimuli activant la mémoire et les émotions ancrées en chacun de nous.
Du tréfonds à la renaissance, on retient la présence magique de Kana Kitty qui semble renaître à la vie lorsqu’elle s’avance bouche grande ouverte pour prendre une respiration profonde au corps convulsant sur le sol de l’impressionnant Taiki Iwanoto.
Leurs âmes se retrouvent pour se confondre avec les pierres du Palais, inscrivant de manière indélébile la précarité de l’être face à l’Histoire.
Deux artistes à découvrir durant le week-end
Avec Sacred rythms de Kana Kitty et Kagerou de Taiki Iwanoto, présentés respectivement au Théâtre Golovine aujourd’hui et demain, le public a la chance de découvrir deux artistes majeurs de scène Butô contemporaine. C’est un moment unique qu’il vous est donné de vivre !
Vous découvrirez également, à cette occasion, l’œuvre de l’artiste peintre Louise Cara, « Le Paravent des deux mondes ».
À noter qu’une master class adultes sera donnée par les deux artistes, samedi matin.


Laurent Bourbousson
Crédit photo : Ouvert aux publics
Générique
Dodomeki a été vu dans le cadre de la Semaine d’art japonais, jeudi 15 mai.
Tous les renseignements sur Sacred rythms et Kagerou : ICI