[VU OFF23] Passons à autre chose fait la fête au patriarcat
Bernadette Gruson met en scène Jérémy Dubois-Malkhior dans un seul en scène habile et épatant. Passons à autre chose met en pièces le patriarcat pour mieux envisager la suite. Retour.
Lorsque vous lirez ces lignes, peut-être que vous aurez déjà feuilleté le numéro 8 de la revue Ouvert aux publics. Vous aurez découvert l’interview croisée de Bernadette Gruson (Compagnie Zaoum) et Jérémy Dubois-Malkhior au sujet de Passons à autre chose dans laquelle tous deux racontent le travail mené pour cette pièce (au cas où, cliquez ici).
La fête au patriarcat
Pour sa nouvelle création, Bernadette Gruson met en scène le comédien Jérémy Dubois-Malkhior que nous avions adoré en 2021 dans son seul en scène Frigide. Ici, il endosse la lourde tâche de déconstruire une à une les pièces du modèle dans lequel nous vivons depuis des millénaires, le patriarcat.
Si tout débute sur le ton de la plaisanterie et du jeu avec un karaoké dont vous vous souviendrez longtemps, le spectacle prend des allures d’enquête sur le monde patriarcal dans lequel nous sommes enfermé·e·s depuis 5 millénaires, autant dire des lustres ! Le récit entremêle allégrement faits historiques, anecdotes et confidences, avec justesse.
Passons à autre chose ouvre à la réflexion
L’exercice qui aurait pu se révéler périlleux est totalement réussi, et ce grâce en premier lieu à l’écriture de Bernadette Gruson qui livre un texte intelligent, vif, drôle, pertinent et judicieux. La mise en scène fait de Passons à autre chose un spectacle mené tambour-battant par Jérémy Dubois-Malhkior. Le comédien déploie de multiples facettes de jeu avec générosité. Il met au service du texte tout son talent et pousse le public à la réflexion.
Passons à autre chose est loin d’être un simple spectacle donneur de leçon. Bien au contraire, il sème des graines de pensées sur le public pour ouvrir à de nouveaux modes de société, existants ou non. Mais après 5 millénaires de patriarcat, il serait peut-être temps d’échapper aux carcans dictés par les déterminismes enfermants de ce modèle et réellement passer à autre chose. Si le théâtre peut nous y aider, alors c’est encore mieux !
Laurent Bourbousson
Crédit photo : Thomas Batailh
Générique
Ecriture, mise en scène Bernadette GRUSON / Jeu Jeremy DUBOIS – MALKHIOR / Regard dramaturgique Annick LEFEBVRE / Assistanat mise en scène Thomas BATAILH / Création et régie lumières Alexandre MANGE / Création son Arnaud JOLLET / Costume Perrine WANEGUE / Regard chorégraphique Cyril VIALLON / Administration Céline AMADIS / Diffusion Margot DAUVIN CLAVAUD – Bureau Les envolées / Communication graphique : Belette / Maelle BODIN
Du 7 au 26 juillet (relâches les 13 et 20), au Théâtre Artéphile, à 15h35. Dès 15 ans.