[VU] Le repas des gens de François Cervantes

23 janvier 2024 /// Les retours
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Devinez qui vient dîner ce soir ? Robert et sa femme, invités par François Cervantes et Robin Renucci à La Criée !

Le précédent spectacle du metteur en scène et auteur François Cervantes, Le Cabaret des absents, lui a donné envie d’écrire une suite dont le dîner au théâtre serait le thème central. Ainsi a pris forme Le Repas des gens, une pièce qui prend à rebours les codes du théâtre par un malicieux subterfuge, en dévoile les coulisses, la machinerie et la magie. Avec ses complices de toujours – merveilleux Catherine Germain et Julien Cottereau – il tisse une fable drôle et poétique aux limites de l’absurde autour d’un couple, Robert et sa femme, invités à diner par un lointain cousin, directeur du lieu. Mais celui-ci ne se passe pas dans l’intimité mais sur le plateau ! C’est une première pour eux qui ne sont jamais allés au théâtre, ne quittent quasiment jamais leur quartier et ne s’attendaient pas à voir autant de monde dans l’obscurité, les yeux fixés sur eux, immobiles, silencieux. S’en suit une conversation à sens unique aux accents comiques, décalés, tendres, fondée sur leur émerveillement, leur surprise, leurs maladresses. Doucement un lien de sympathie va se nouer entre eux et le public amusé !

Le théâtre dans le théâtre

Si le protocole n’est pas une nouveauté en soi, il fonctionne à merveille grâce à la présence ingénieuse de Catherine Germain et Julien Cottereau, au travail de gestuelle remarquable, à l’équilibre parfait entre leurs deux personnalités (l’une volubile et fantaisiste, l’autre avare de sa parole et réservé). On retrouve toute la maitrise de l’art du clown des deux complices et le plaisir du jeu tendance Deschiens de Julien Cottereau… peut-être un peu trop systématique.
Rythmée par deux coups de théâtre (le dérapage incontrôlé de la table et les glissades du serveur-régisseur, puis l’arrivée de leur fille aphasique), la situation burlesque va friser l’irrationnel quand une jeune aïeule décédée réapparait telle le fantôme de l’opéra ! Dialogue entre le visible et l’invisible, le passé et le présent du couple qui ne nous convainc pas totalement malgré le miracle du théâtre… Seul léger bémol de cette pièce qui parle de la condition humaine avec une humanité sincère et généreuse, par un artiste qui réussit à faire entrer l’extraordinaire dans la vie ordinaire de ses personnages avec une vraie tendresse.

Marie Godfrin-Guidicelli
Crédit photo : ©Christophe Raynaud de Lage

Générique

À voir jusqu’au 27 janvier 2024 à La Criée – Théâtre national de Marseille. Tous les renseignements : ici

Texte et mise en scène François Cervantes | Avec Julien Cottereau, Catherine Germain, Fanny Giraud, Lisa Kramarz, Stephan Pastor | Création son et régie générale Xavier Brousse | Création lumière Christian Pinaud | Régie lumière Nicolas Fernandez | Création costumes et accessoires Virginie Breger | Assistanat à la création lumière Tamara Badreddine | Production L’entreprise 
Coproduction La Criée, Théâtre National de Marseille 
Partenaire de production Friche La Belle de Mai, Marseille 
Avec le soutien de Ministère de la Culture – DRAC PACA, Conseil Régional SUD – Provence Alpes Côte d’Azur, Conseil Départemental des Bouches du Rhône, Ville de Marseille

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Françoise Aubert
8 mois plus tôt

Bravo Marie Godfrin pour cette très belle analyse ! Le récit parfois chancelant de ce nouvel opus de François Cervantes est en effet sauvé par l’interprétation toute en finesse, drôlerie et tendresse du duo Catherine Germain / Julien Cottereau, même si ce dernier il est vrai semble réactiver Olivier Saladin, vu sur ce même plateau, il y a bien longtemps avec les Deschiens.

Florence Morali
8 mois plus tôt

Oui en effet!!! c’ est un exercice au combien difficile qui laisse une large part à la sincérité de la présence en scéne!!! un equilibre raffiné pour des questions qui ne cessent de se poser …. mais qui dans le champ affecté du plateau nous renverez poetiquement à notre propre posture???Il est vrai que la série des Deschiens joue dans la même cour!!

Florence Morali
8 mois plus tôt

Oui en effet!!! c’ est un exercice au combien difficile qui laisse une large part à la sincérité de la présence en scéne!!! un equilibre raffiné pour des questions qui ne cessent de se poser …. mais qui dans le champ affecté du plateau nous renverrait poetiquement à notre propre posture???Il est vrai que la série des Deschiens joue dans la même cour!!

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