[VU] L’Effet Goldberg, le capharnaüm poétique de Divine Quincaillerie
Après Le Bonnet présenté au Théâtre Transversal, durant le Festival Off 2022, Divine Quincaillerie présentait L’Effet Goldberg durant le Fest’Hiver des Scènes d’Avignon. Retour.
La pénombre règne au plateau lorsque le public pénètre dans la salle du théâtre Transversal. Eclairés par des lampes de pupitres, les objets encombrent l’espace. Ils se laissent observer. Témoins d’une certaine accumulation dévolue à notre époque, ils sont nos consommations excessives de notre temps. Un cadre de vélo, des planches, un tourne-disque, des pots de fleurs, un téléviseur cathodique, des tuyaux, des boules de pétanques de sable et autre bric-à-brac sont les copains de jeu du grenier de la compagnie La Divine Quincaillerie, Vanessa Clément et Thierry Hett.
Une poésie sans limite
Ce qui frappe d’emblée est la charge poétique qui se dégage de cet ensemble. Le public semble lever la trappe qui mène au grenier pour faire moultes découvertes alors. Vanessa, présente en bord de plateau à cour, feuillette un livre, quand à Thierry, il se retrouve au lointain, à jardin. Chacun mène sa petite vie. Le calme se fait.
Allumant le téléviseur cathodique, il regarde une archive de la RTS, datant de 1972. L’émission Science, croissance et société évoque l’effondrement de la population et de son système due à une surconsommation et une surproduction. 1972 – 2024 : 52 ans nous séparent de cette archive et on nous parle aujourd’hui du réarmement démographique. La coïncidence prête à sourire !
Puis, chacun s’anime. Basse à la main, Vanessa nous présente Rube Goldberg, savant fou aux machines alambiquées pour des tâches simplistes, sur des loops enregistrés. Une cadence se met en place, celle de construire des machines toutes plus ingénieuses les unes que les autres pour arroser une plante.
Le jeu poétique de nos deux interprètes est sincère, beau et drôle. Ils composent et décomposent leur espace de jeu dans lequel tout s’effondre parfois. La parole politique du spectacle se déroule elle aussi, mais à côté de ce qui se joue au plateau. On comprend bien la démonstration mais on préfère s’attacher à la poésie que les objets et nos deux interprètes nous procurent.
La Divine Quincaillerie signe un nouvel opus qui ne demande qu’à grandir. L’effet Golberg atteste encore une fois de leur savoir-faire et de leur poésie, dont le monde a bien besoin !
Laurent Bourbousson
Crédit photo : ©Divine Quincaillerie
L’Effet Goldberg a été vu au Théâtre Trasnversal (Avignon) durant le Fest’Hiver des Scènes d’Avignon
Générique
de Vanessa Clément
conception et réalisation Vanessa Clément & Thierry Hett
avec le soutien du dispositif Tremplin – DRAC Provence- Alpes-Côte d’Azur, du Département de Vaucluse et de la ville de Caderousse
Site de la compagnie : divine-quincaillerie.com
Dates : Le Bonnet, le vendredi 12 avril, au Lavoir Théâtre, Menton (06)