
VU #OFF18 : Minuit, le chant des possibles d’Élisa Moroldo-Fizet et de Jonathan Bénisty
Minuit d’Élisa Moroldo-Fizet et de Jonathan Bénisty, aka Interstice, se regarde, s’écoute et fait éclater la poésie d’une fin d’après-midi. C’était un des moments précieux à vivre durant ce #OFF18. Retour.
Minuit est un concert intimiste. Alors que les premières notes du morceau Prague dans les nuages se font entendre lorsque les portes s’ouvrent, le public est invité à descendre dans le magnétique sous-sol du Théâtre Transversal.
Quand tout est magnétique
Magnétique car l’endroit où se joue Minuit est un entre-deux, un espace hors du temps. On descend dans ce sous-sol pour reposer le corps et l’esprit, se laisser aller à la divagation, à la rêverie, à l’émerveillement. C’est ce qu’entreprennent de faire les deux interprètes de cette bulle poétique.
Élisa Moroldo-Fizet et Jonathan Bénisty possédent cette force magnétique : celle d’enchanter le présent, de le rendre léger et de vous transporter là où vous ne vous y attendiez pas.
Le violon d’Élisa donne une nouvelle dimension aux titres de Jonathan. On pourrait être sur les terres irlandaises, dans des caves de pubs, être si loin d’ici, que cela paraîtrait logique.
La voix de Jonathan est en parfaite harmonie avec celle de sa chanteuse-violoniste. Le grave se frotte à la légèreté, ce qui donne un mélange audacieux et surtout merveilleux. Les titres s’enchaînent et l’émotion va crescendo. La lumière bleutée enveloppe les présences réelles et imaginaires, celles rendues possible par le duo et que l’on fait vivre.
Minuit, un moment de générosité
C’est avec une certaine générosité que le duo nous offrent 12 chansons, mises en scène par la chorégraphe Carole Bordes. La setlist se partage entre des anciens titres du chanteur-guitariste (Prague, Du Silence, Pour une flamme, Les Ponts de mer) et ceux qui constitueront l’album à venir. Le titre Le bal masqué permet de découvrir la voix angélique d’Élisa et on tend l’oreille pour découvrir quel discours Jonathan met en musique (il s’agit du film Le Dictateur). Le titre Pour une flamme fait partie des moments suspendus. Les titres Malaxe et Les ponts de mer / saint James’ infirmary viennent clôturer le concert.
Mais ce soir-là, le duo tire sa révérence avec, en guise de rappel, leur dernier né : The drain.
Élisa Moroldo-Fizet et Jonathan Bénisty ont fait vivre à leur public un moment doux et magique. Vivement le début 2019 pour se mettre entre les oreilles leur opus.
Laurent Bourbousson
Minuit a été vu durant le #OFF18, au Théâtre Transversal.
Mise en scène Carole Bordes | Interprètes Jonathan Bénisty (chant, guitare) Élisa Moroldo-Fizet (chant, violon)