[VU] OFF19 : L’élan naïf de Carole Bordes
La chorégraphe propose une variation sur la notion de liberté avec L’Élan Naïf. Retour.
L’année dernière, Carole Bordes avait présenté durant le festival Off R pour résistance, une réflexion sur l’acte de création et sur la fonction de l’artiste sur les mots choisis de L’Abécédaire de Gilles Deleuze. Avec L’Élan Naïf, elle aborde les notions de contraintes, d’empêchement et de liberté. Nous avions vu la première sortie de résidence de son travail.
En quatre temps
La proposotion est composée de quatre temps dans lesquels chaque danseur pourra s’exprimer. Lou Cantor, Carole Dauvillier, Nicola Vacca et Carole Bordes composent ce quatuor qui n’a de cesse de se lancer des défis et de s’empêcher de les réaliser.
Entre franches rigolades et moments calmes, les interprètes occupent tout l’espace du théâtre. Pour eux, des gradins au plateau, il n’y a qu’un pas. Et c’est même assez joyeux de les voir « crapahuter » du fond des gradins jusqu’à la scène.
Quatre temps donc pour interroger cette force intérieure qui nous pousse à faire, quatre temps pour également pour questionner ce qui nous empêche d’assouvir, à certains moments, nos envies.
De celui qui veut tourner plus de 100 fois, à celle qui rêve de léviter, d’aller toujours encore plus haut ou encore de laisser libre-court à une pulsion sexuelle, l’élan nécessaire pour y arriver invite au lâcher-prise.
Reste la question des empêchements
La proposition est une alternance de rythmes soutenus et de moments calmes qui appellent à l’introspection. D’une solicitation aïgue, le public passe à des moments où le regard cherche en chacun des interpètes un sens à ce qui se joue.
La parole est si présente chez les danseurs dans les temps d’excitation, que l’on aimerait les entendre douter sur ce qui les contraint à cesser toute euphorisation. Mais il n’en est rien, puisque cette introspection est intérieure. Et c’est bien dommage, car si les danseurs réfléchissent, le public lui cherche un sens à ce qui se joue au plateau.
Libérez-vous
L’ Élan Naïf appelle à la liberté de chacun. C’est une invitation à ce que, depuis votre siège, vous lâchiez-prise pour retrouver votre instinct naïf, celui où la perte de tous repères est salutaire pour vos actions. En ce sens, les quatre interprètes y arrivent amplement, et on aurait aimer participer davantage comme à l’image de cette séance de bien-être en chanson.
Laurent Bourbousson
Visuel ©Johann Fournier
Dates et génériques
L’élan naïf de Carole Bordes au Théâtre de l’Oulle – La Factory, les 15 et 22 juillet
Conception et chorégraphie Carole Bordes | Conception et scénographie Johann Fournier | Interprétation Lou Cantor, Carole Dauvillier, Nicola Vacca, Carole Bordes | Création sonore Jonathan Bénisty et musiques existantes | Création lumière Michèle Milivojevic | Création costume Coline Galeazzi | Regard extérieur Jean Gaudin