[VU] Cristina Hall métisse son flamenco pour un art sans frontière

24 mars 2024 /// Les retours
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Soirée magique au Golovine, mardi 19 mars, dans le cadre du Festival andalou. La danseuse flamenca Cristinal Hall a investit le théâtre avec la chanteuse Sara Holgado, le guitariste Tino Van Der Sman et le percussionniste David el Chupete pour une Dulce espina saisissante.

Il y a des moments à ne pas rater. Dulce espina en fait partie. Dans le cadre du Festival andalou, la danseuse Cristina Hall, que nous avions découvert lors de son solo Cristina, chorégraphié par Yann Lheureux, a conquis le public du Théâtre Golovine. Avec ce spectacle, la chorégraphe raconte les joies et peines que l’on traverse tout le long d’une vie.

Le public entre en salle pendant que la chanteuse Sara Holgado remonte le temps dans une marche bien présente. Tournant dans le sens contraire des aiguilles d’une horloge, sa marche se fait au rythme d’une note unique jouée à la guitare par Tino Van Der Sman. L’ellipse invite à se recueillir.

À jardin, un tas de terre. C’est ici que s’agenouille notre chanteuse. L’image en est presque pieuse. Son air solennel convoque le temps du recueillement après la perte d’un être cher, lorsque l’on ressent au plus profond de nos êtres nos racines et à ce que nous laissons derrière nous lorsque le corps n’est plus.

Un flamenco riche d’images

Le chant de Sara Holgado prend ses repères au son d’une guitare douce en ce début de proposition. Il se fond dans les premiers pas de flamenco qui se font à même le sol. Brillant moment de voir évoluer la danseuse dans des mouvements où les pas dansés se font allongée.

Les tableaux se succèdent et la danse flamenca de Cristina se métisse à la gestuelle contemporaine. De par ses postures, la silhouette de Mary Wigman jaillit parfois, ensorcelant ainsi un flamenco traditionnel.

Les palos s’enchaînent au rythme fou de la magnifique musique jouée en live par David el Chupete et Tino Van Der Sman. L’attention du public est palpable, un lien s’établit entre le plateau et le public.

Cristina Hall, allongée au sol et cachée par les volants de sa tenue, attend patiemment que le public prenne place. Le noir se fait enfin et une jambe se dresse, sortie on ne sait d’où.

Ici, pas de 4e mur. Les interprètes de cette Dulce espina cueillent tout un chacun à chaque tableau et Cristina revisite brillament un flamenco traditionnel. Le sien est saisissant, merveilleux et parfaitement interprété et il devient un art sans frontière.

Cristina Hall bouleverse les codes tout en prenant soin de distiller les références d’anthologie de cet art bouleversant. Elle livre avec Dulce espina un spectacle des plus réussis.

Laurent Bourbousson
Crédit photo : Christian de Héricourt

Générique

Interprétes : Cristina Hall (danse), Sara Holgado (chant), Tino Van Der Sman (guitare), David el Chupete (percussions)

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